Vol.3
NUMERO SPECIAL N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023
GRALIFAH N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023 [SOMMAIRE]
GRALIFAH N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023 [MONOGRAPHIE]
« La représentation du féminin »
École Normale Supérieure, Libreville – Gabon / 26, 27 et 28 avril 2023
https://doi.org/10.21246/gralifahn1vol3
Ce dernier volume des Actes du colloque international et pluridisciplinaire intitulé « La représentation du féminin » (École Normale Supérieure de Libreville, 26, 27 et 28 avril 2023) rassemble des contributions de chercheurs qui ont travaillé sur la femme et sur la marginalité. Ce colloque a été organisé par le Groupe de recherche en art, littératures d’expression française, anglaise et hispanique (GRALIFAH). Pour ce volume III de la revue du GRALIFAH, nous avons sélectionné des articles remarquables sur les langues, les littératures, la didactique, les sciences de l’éducation et la philosophie. Ainsi, nous avons 2 sections : (1) Langues et littératures (2) Didactique, sciences de l’éducation et philosophie.
La section (1) « Langues et littératures » regroupe les études sur les langues, la littérature orale, la littérature francophone et hispanique. La contribution de Marie France Prisca ANDEME MBA et d’Annie-Paule BOUKANDOU aborde la question de la régulation du travail de la femme dans le roman africain subsaharien. Elles y démontrent que le travail est avant tout une pratique culturelle et un moyen de reconstruction sociale chez la femme africaine. L’article de Bob Emarculin LYAMANGOYE est axé sur la représentation de la sexualité féminine et de la violence dans la littérature antillaise à travers le roman Chair Piment de Gisèle Pineau. L’étude de Nadège ZANG BIYOGHE porte sur le symbolisme du corps de la femme africaine contemporaine et la reconstruction du féminin intérieur dans le roman d’Afrique centrale. Le féminin intérieur apparaît comme l’ensemble des émotions connectées aux pensées intimes. Somme toute, il est question d’un « féminin voilé » relié au Divin qui empêcherait les personnages des romans étudiés d’être enclins à des monomanies pathologiques telles que la cleptomanie ou la nymphomanie. À partir de la sémiotique du double de Pierre Ndemby Mamfoumby, Vanessa ONANGA met en lumière les diverses pratiques médicales qui découlent de savoirs endogènes propres à un espace culturel donné. Sa lecture d’Elonga d’Angèle Rawiri démontre que la maladie se déploie dans un espace de guérison qui entretient des croyances, qu’on ne peut interpréter qu’en se référant au double-culturel ou au double-mystique.
D’un côté, Lucie Eliane DISSOUVA actualise la métaphore féminine de la maternité allaitant à partir d’une approche sémantique de la représentation du féminin chez les Punu. Sémantiquement, toutes les dimensions de la représentation féminine sont en phase avec l’amour de la famille et de la République gabonaise. Et c’est dire que la Maternité allaitant est un sceau porteur d’une valeur-attitude partagée. D’un autre côté, Murielle MIDIBA MOUNGUEYI examine les rôles et les fonctions symboliques des figures féminines dans le mythe Kot. En l’occurrence, le récit basé sur le mythe nzebi laisse entrevoir un réseau de significations culturelles et sociales liées au maintien de l’harmonie dans la société et à la régulation des rites, des croyances et des interdits.
Johnson Dériche BOUKANDJA et Frédéric MAMBENGA YLAGOU se penchent sur quelques romans francophones qui mettent en scène, à travers la sociologie littéraire, des espaces urbains (Libreville, Yaoundé, Brazzaville) répartis en fonction de la position hégémonique d’un groupe social sur un autre ou encore en fonction des relents psychologiques de la colonisation. Ainsi la marginalisation est lisible au regard de la figuration toponymique de certaines capitales africaines où les rues portent les noms du colon en lieu et place des hommes et femmes illustres de la ville. Quant à Clémence Frédérique AVOME NDONG et Myriam Marina ONDO, elles examinent comment le témoignage de la femme victime de violence lors du génocide rwandais peut servir de thérapie au sein d’une communauté dévastée. Dans une perspective psychocritique, elles analysent les représentations du féminin ambivalent et dilemmatique dans Souveraine Magnifique. Hilaire NDZANG NYANGONE procède à l’analyse sémantique d’une sélection de vignettes extraites des Gabonitudes de Lybek. Selon lui, la représentation du féminin dans l’œuvre du caricaturiste se situe entre administration et critique dans la mesure où les vertus et les vices récurrents sont clairement pointés. Perrine MVOU questionne la représentation de la femme transgressive par devoir ou par défi des lois oppressives dans Antígona de Trinidad Morgades Besari et Lucrecia y Judith de Marco Antonio de la Parra.
Dans cette optique, l’espace fictionnel est le lieu de la réhabilitation de personnages féminins inconformistes qui s’affranchissent du joug patriarcal en se tenant au centre de l’intrigue. Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE revient sur la représentation raciste de la femme noire à travers l’histoire de Saartjie Baartman qui fut considérée comme une bête de foire, exposée comme objet de légitimation scientifique de la supériorité biologique de l’homme blanc. Il y argue que ces clichés de la Vénus Hottentote n’ont fait que confirmer l’inhumanité et la barbarie de telles théories anthropologiques.
La deuxième section (2) « Didactique, sciences de l’éducation et philosophie » est composée des contributions sur la formation et l’apprentissage en général. Même si les différentes études de cette section relèvent de disciplines qui font partie des sciences de l’éducation (didactique et philosophie), le point d’orgue reste l’enseignement. En se basant sur un questionnement didactique, Elza KOGOU NZAMBA fait une analyse de la production scientifique en langue française des femmes gabonaises. D’après ses observations, ces productions doivent reposer sur un management de qualité pour apporter au système éducatif gabonais une plus-value dans l’enseignement /apprentissage. L’article de Liliane OGOWET porte sur la représentation sociale des enseignantes dans les disciplines scientifiques par les élèves du second cycle de Libreville. Elle y analyse la perception des apprenants en rapport avec les savoirs, les pratiques enseignantes des femmes dans le domaine des sciences dites dures. Opportunément, Elisabeth Patricia FAYETTE a réalisé une enquête transversale auprès des Sages-Femmes (profession majoritairement féminine au Gabon). Cette étude sur la représentation professionnelle à partir du modèle de Moscovici lui a permis de relever la récurrence de certaines qualités requises dans le métier de Sages-Femmes. Pour Irma Julienne ANGUE MEDOUX, il est impératif de former les deux genres à l’égalité afin de d’accroître la représentativité des femmes dans l’accès aux domaines encore réservés aux hommes. En fin de compte, elle propose la mise en place à l’université des enseignements qui visent la reconnaissance de l’égalité des genres. Cette réflexion fait suite à son précédent article sur l’équité des rapports intellectuels entre les deux genres dans le commerce des idées.
SOMMAIRE
SECTION 1. LANGUES ET LITTERATURES
Marie France Prisca ANDEME MBA et Annie-Paule BOUKANDOU
L’enjeu de cet article est de jeter les bases d’un travail de recherche portant sur la revalorisation de la femme dans l’œuvre littéraire francophone. Notre étude se donne pour but de révéler les spécificités des liens entre le travail et les personnages féminins de romans écrits par des auteurs africains de la modernité. Le corpus étant dense et varié, notre méthode d’analyse s’ouvre à la pluridisciplinarité et combinera les approches sociocritique et sémiotique. Notre sujet nous permettra de considérer les personnages féminins du roman africain dans la construction d’une identité propre. Cette construction se fait par l’acquisition ou l’utilisation particulière d’un savoir-faire.
Il s’agit, dans cet article, de problématiser la condition de la femme, envisagée dans son rapport au travail, qu’il soit manuel ou intellectuel, comme objet de représentations dans la conscience commune du roman francophone postcolonial. Les résultats auxquels nous espérons aboutir invitent à rechercher précisément, dans les romans africains la réfutation des codes sociaux installés par les hommes et de tordre en effet le coup à la tendance pro-masculine, pour ne privilégier que les codes féminins et des états de la masculinité Vs féminité selon les postures descriptives sollicitées), afin de mettre au jour de façon conséquente la dynamique esthétique, qui ne relève pas uniquement de l’expression, mais bien d’une interconstruction (figurativité, rythme, instances, etc.) et d’une co-construction de l’image de la femme dans une société moderne en plein mutation.
Mots-clés : femme, reconstruction, travail, tradition, valorisation
WOMEN AND WORK IN THE SUB-SAHARAN AFRICAN NOVEL: CULTURAL PRACTICE AND SOCIAL RECONSTRUCTION
The aim of this article is to lay the foundations for research on the revalorization of women in French-speaking literary work. Our study aims to reveal the specificities of the links between work and female characters in novels written by modern African authors. The corpus being dense and varied, our method of analysis is open to multidisciplinarity and will combine sociocritical and semiotic approaches. Our subject will allow us to consider the female characters of the African novel in the construction of their own identity. This construction is done through the acquisition or particular use of know-how.
In this article, the aim is to problematize the condition of women, considered in their relationship to work, whether manual or intellectual, as an object of representation in the common consciousness of the postcolonial French-speaking novel. The results that we hope to achieve invite us to seek precisely, in African novels, the refutation of the social codes installed by men and to in fact twist the blow to the pro-masculine tendency, to favor only feminine codes and states of the masculinity Vs femininity according to the descriptive postures requested), in order to consistently reveal the aesthetic dynamic, which is not only a matter of expression, but of an interconstruction (figurativity, rhythm, instances, etc.) and ‘a co-construction of the image of women in a modern society in full change.
Keywords : enhancement, reconstruction, tradition, woman, work
Bob Emarculin LYAMANGOYE
Aujourd’hui pas plus qu’hier, le corps est victime la plupart du temps de fourmillants stéréotypes et raffermit de temps à autre la question des genres. Cette représentation du corps depuis les années quatre-vingt-dix a conduit les écrivaines antillaises comme Maryse Condé, Suzanne Dracius et Gisèle Pineau à bousculer les codes de représentations du corps féminin avec une production qui reconsidère ces clichés. Dans Chair Piment de Gisèle Pineau, l’héroïne, Mina Montério, est en décompensation permanente et son « corps-objet », vu ici comme corps sexuel, opère comme un rempart contre les souvenirs funestes qui reviennent lancinement. Ce corps sexuel qui est censé favoriser l’individualisation de Mina pose parfois la relation à l’Autre et à Soi puisque la sexualité constitue un élément essentiel de la vie en commun et de la morale des sociétés humaines. Mina Montério expose son être à une sexualité immorale la privant de toute socialité puisque sa réification l’isole socialement vu que le corps est le lieu où le social imprime sa norme. Notre argumentation vise à exposer le corps pris dans un processus d’objectivation, est-ce un corps paraphile ? Peut-on finalement se construire avec un corps transgressé sexuellement ? Autant de questionnements qui nous exigent d’aborder la question des représentations sociales du corps féminin sous l’angle des théories féministes qui réfutent l’ordre patriarcal de l’hétérosexualité normative. Finalement, il y a chez la romancière une déconstruction du discours patriarcal par une femme libérée des contraintes sociétales qui reste néanmoins actrice de ses actes et de son corps.
Mots-clés : Corps, féminin, fétichisme, mort, sexualité.
SEXUALITY AND VIOLENCE OF THE FEMALE BODY IN CHAIR PIMENT OF GISELE PINEAU
Just as in the past, the body is most of the time subject to numerous stereotypes nowadays and it occasionally strengthens the issue of gender. This representation of the body has, since the nineties, led Caribbean writers such as Maryse Condé, Suzanne Dracius and Gisèle Pineau, to disrupt the codes in depicting female body as they re-examine these clichés in their books. In Chair Piment by Gisèle Pineau, Mina Montério, the heroine, is in constant decompensation and her ‘object-body’, seen here as a sexual body, acts like a bulwark against the fatal throbbing memories. This sexual body that is supposed to foster Mina as an individual is sometimes the basis of the relation to the Other and to Self since sexuality is a key element of life in common and human societies morals. Mina Montério exposes her being to an immoral sexuality depriving her from any sociality since her reification socially isolates her because the body is the place where the social prints its norm. Our argument aims at exposing the body taken in a process of objectification, is it a paraphile body? Can one finally build oneself with a sexually transgressed body? So many questions that require us to approach the question of social representations of the female body from the angle of feminist theories that refute the patriarchal order of normative heterosexuality. Finally, there is in the novelist’s work a deconstruction of the patriarchal discourse by a woman freed from societal constraints and who nevertheless remains an actor of her actions and her body.
Keywords: Body, feminine, fetishism, death, sexuality.
Nadège ZANG BIYOGHE
Genre et diversités (diversité culturelle & diversité sexuelle) Dans le cadre de ce colloque, notre communication s’articule autour de « Entre symbolisme du corps de la femme et reconstruction du féminin intérieur dans le roman de l’Afrique centrale ». Elle a pour objet le corps de la femme et ses représentations symboliques polyvalentes dans l’écriture de la femme. Le corps de la femme a toujours été au cœur des schèmes de pensées et des motifs littéraires d’intérêt démonstratif chez l’écrivaine africaine, de l’Afrique centrale en particulier. En effet, pris entre un moyen de prise de parole, d’affranchissement de l’autorité et de l’influence patriarcale, de libération et de sa réappropriation, le corps de la femme, bien que déconstruit, n’est pas représenté d’une manière insignifiante. La déconstruction du corps de la femme, dans le cadre de notre analyse, n’est pas non plus l’objet de chosification et de la dissolution des valeurs féminines. Les romans sus-cités proposent ne conception masculine et déconstructiviste du corps de la femme, en vue d’une possible renaissance et reconstruction du « moi » féminin, autrement appelé féminin intérieur. La scientificité de notre démonstration reposera sur la théorie du « trouble dans le genre », développé par Judith Butler. Avec sa théorie littéraire qui propose le corps et la sexualité comme deux artéfacts constitutifs des lois sociétales phallogocentristes, nous envisageons, dans notre démarche, de faire de ces artéfacts les postulats qui condamnent la femme à la relégation et l’assignent au simple rôle de mère, épouse ou de prostituée dont le corps aliéné, loin de le posséder, devient une propriété exclusive de la société phallocratique. Nous essaierons de comprendre comment le trouble de l’identité, la perte des repères et la déconstruction du corps de la femme devenue « femme objet » de désirs et plaisirs de l’homme, participe de la reconstruction du genre féminin.
Mots clés : symbolisme, déconstruction, corps de la femme, féminin intérieur, reconstruction
BETWEEN THE SYMBOLISM OF THE BODY OF THE CONTEMPORARY AFRICAN WOMAN AND THE RECONSTRUCTION OF THE FEMININ INTERIEUR IN THE CENTRAL AFRICAN NOVEL
Within the framework of this conference, our communication is articulated around “The question of the disorder in the genre. Between symbolism of the woman’s body and reconstruction of the inner feminine in the novel of Central Africa. It is about the woman’s body and its subversive symbolic representations in the writing of the latter. The woman’s body has always been at the heart of thought patterns and literary motifs of demonstrative interest to African women writers, particularly those from Central Africa. Indeed, caught between a means of speech, freedom from authority and patriarchal influence, liberation and reappropriation by herself, the woman’s body, although deconstructed, is not represented in an insignificant way. The deconstruction of the body of the woman, within the framework of our analysis, is not either the object of chosification, of the dissolution of the values and of the identity of the woman. The above-mentioned novels propose a masculine and deconstructivist conception of the body of the woman, in view of a possible rebirth and reconstruction of the feminine “self”, otherwise called inner feminine. The scientificity of our demonstration will rest on the theory of the “disorder in the gender”, developed by Judith Butler. With her literary theory that proposes the body and sexuality as two constitutive artifacts of the phallogocentric societal laws, we envisage, in our approach, to make of these artifacts the postulates that condemn the woman to relegation and assign her to the simple role of mother, wife or prostitute whose alienated body, far from possessing it, becomes an exclusive property of the phallocratic society. We will try to understand how the disturbance of the identity, the loss of reference marks and the deconstruction of the body of the woman become “woman object” of desires and pleasures of the man, participates in the reconstruction of the feminine gender.
Keywords : symbolism, deconstruction, woman’s body, inner feminine, reconstruction
Vanessa ONANGA
En littérature francophone, la trajectoire narrative des récits coïncide généralement avec une problématisation des savoirs endogènes propres à chaque milieu. Dans Elonga (Rawiri, 1980), cette question aboutit à une réflexion sur la notion de la maladie et de son espace de guérison. Dans cet univers romanesque, la maladie n’est pas seulement perçue comme affection biologique ou psychologique mais revêt un caractère culturel avec un fort coefficient mystique dont l’espace joue un rôle fondamental. L’enjeu de cet article est de proposer une lecture sémiotique, en l’occurrence la sémiotique du double de Pierre Ndemby Mamfoumby afin de mettre en lumière la dimension endogène d’une pratique médicinale propre à un espace culturel. En somme, il y aurait dans la représentation de la maladie faite par Angèle Rawiri l’idée d’une spatialisation culturelle de la guérison. En d’autres termes, l’espace pourrait favoriser la guérison d’une maladie.
Mots-clés : espace, maladie, guérison, médecine traditionnelle, double culturel
DISEASE AND HEALING SPACE IN ANGELE RAWIRI’S ELONGA
In French-language literature, the narrative trajectory of stories generally coincides with a problematisation of endogenous knowledge specific to each milieu. In Elonga (Rawiri, 1980), this question leads to a reflection on the notion of illness and its healing space. In this world of novels, illness is seen not only as a biological or psychological condition, but also as a cultural phenomenon with a strong mystical component, in which space plays a fundamental role. The aim of this article is to propose a semiotic reading, in this case the semiotics of Pierre Ndemby Mamfoumby’s double, in order to highlight the endogenous dimension of a medicinal practice specific to a cultural space. In short, Angèle Rawiri’s representation of illness suggests a cultural spatialization of healing. In other words, space could promote the healing of an illness.
Keywords: Space, illness, healing, traditional medicine, dual culture.
Lucie Eliane DISSOUVA
Cette réflexion se situe dans la perspective de La représentation de la femme gabonaise dans le chant de Mackjoss de L.E.Dissouva (2022) qui aborde la question de l’image dysphorique de la femme dans les villes et dans les espaces urbains, en décalage avec l’image traditionnelle associée à la définition de femme vertueuse dans la tradition africaine. La perte de repères résulte de l’indifférence et, particulièrement, l’incompréhension et le non-respect des valeurs que recèle La maternité allaitant, le sceau de la République gabonaise, la représentation emblématique de la femme dans la société gabonaise. L’objectif est de mettre l’accent, dans une perspective multidisciplinaire, sur le questionnement sémantique de ce symbole comme métaphore féminine qui préfigure le modèle de l’amour de la patrie. Par l’articulation conceptuelle de la valeur amour de la patrie autour de la famille, S. Schwartz (2006).
Mots-clés : Représentation féminine, La Maternité allaitant, valeurs, amour de la Patrie.
LA METÁFORA FEMENINA DE LA MADRE LACTANTE. APROXIMACIÓN SEMÁNTICA A LA REPRESENTACIÓN DE LO FEMENINO EN GABÓN
Esta reflexión se sitúa en la perspectiva de La representación de la mujer gabonesa en la canción de Mackjoss de L.E. Dissouva (2022) que trata de la imagen disfórica de la mujer en las ciudades y los espacios urbanos, fuera de sintonía con la imagen tradicional asociada a la mujer virtuosa en la tradición africana. La pérdida de orientación se debe a la indiferencia y, en particular, a la incomprensión y al incumplimiento de los valores contenidos en La Madre lactante, el sello de la República Gabonesa, la representación emblemática de la mujer en la sociedad gabonesa. El objetivo es enfatizar, desde una perspectiva multidisciplinaria, el cuestionamiento semántico de este símbolo como metáfora femenina que prefigura el modelo de amor a la patria. A través de la articulación conceptual del valor amor a la patria en torno a la familia, S. Schwartz (2006).
Palabras clave: Representación femenina, La Madre lactante, valores, amor de la patria.
Murielle MIDIBA MOUNGUEYI
Kot est un récit fondateur qui situe les événements au temps du commencement. Ce temps révèle un mystère pleinement manifesté. Il explique l’origine des pratiques et justifie les institutions sociales. Selon Collomb, Kot apparaît comme un « rapport propre à notre univers, et se place dans un temps qui peut être relié au nôtre (et dans la plupart des cas, dans un temps qui précède le nôtre) ». Le présent article traite des questions relatives au rôle et à l’apport de la femme dans Kot. Ainsi, ce récit nzèbi du Gabon et du Congo, présente plusieurs versions enregistrées et transcrites par Deschamps (1962), Collomb (1979), Dupré (1982 et 2019) et Bikoma (1997 et 2004). Il a inspiré l’écrivain Okoumba Nkoghe (2001) qui, à son tour s’est appuyé sur les versions de Collomb et Bikoma. Pour notre analyse, nous avons aussi choisi ces deux versions de référence féminine comme textes de base et les autres nous serviront de compléments. Dans cette diversité d’approches, le récit nous présente le double rôle de la femme incarné dans le mythe Kot par Nzèbi et Nyiengui. Notre étude nous permettra de montrer les différentes étapes que Kot met en exergue par le niveau discursif rendu possible dans le non-dit qui est lié au parcours initiatique et métaphysique.
Mots clés : Kot, Nzèbi, Nyiengui, Féminin, Gabon
FEMALE FIGURES IN THE NZEBI MYTH : THE ROLE AND CONTRIBUTION OF NZEBI AND NYIENGUI IN KOT.
Kot is a founding story that situates events at the time of the beginning. This time reveals a fully manifested mystery. It explains the origin of practices and justifies social institutions. According to Collomb, Kot appears as a “relation specific to our universe, and is placed in a time which can be linked to ours (and in most cases, in a time which precedes ours)”. This article deals with questions relating to the role and contribution of women in Kot. Thus, this nzèbi story from Gabon and Congo, presents several versions recorded and transcribed by Deschamps (1962), Collomb (1979), Dupré (1982 and 2019), Bikoma (1997 and 2004). It inspired the writer Okoumba Nkoghe (2001) who in turn relied on the versions of Collomb and Bikoma. For our analysis, we have also chosen these two female reference versions as basic texts and the others will serve us as complements. In this diversity of approaches, the story presents to us the double role of the woman embodied in the Kot myth by Nzèbi and Nyiengui. Our study allows us to show the different stages that Kot puts into play. Highlighted by the discursive level made possible in the unsaid which is linked to the initiatory and metaphysical journey.
Keywords : Kot, Nzebi, Nyiengui, feminine, Gabon.
Johnson Dériche BOUKANDJA et Frédéric MAMBENGA YLAGOU
La colonisation fut une période de grands bouleversements spatiaux qui ont fortement marqué l’histoire de l’urbanité des territoires colonisés. Au cœur des dynamiques sociales en œuvre, il y a eu la dénomination des lieux symbolisant l’hégémonie impériale et reflétant les rapports entre colons et colonisés dans l’occupation des villes. En somme la toponymie urbaine coloniale, enjeu et reflet de cette situation sera remise en question avec les Indépendances. Les marginalités sociales postcoloniales vont également surgir en donnant à leurs espaces existentiels des dénominations qui traduisent leurs identités et leurs vécus socioculturels. Il est un fait remarquable maints romans francophones d’Afrique centrale sont des scènes expressives de cette tension toponymique de la situation coloniale à la postcolonie.
Mots clés : situation coloniale, Toponymie, marginalités sociales, postcolonie, roman francophone d’Afrique centrale
EMERGENCE OF SOCIAL MARGINALITIES IN THE POSTCOLONIAL URBAN SPACE OF THE FRENCH-LANGUAGE NOVEL OF CENTRAL AFRICA.
Colonization was a period of great spatial upheavals which strongly marked the history of the urbanity of the colonized territories. At the heart of the social dynamics at work, there was the naming of places symbolizing imperial hegemony and reflecting the relationships between colonists and colonized in the occupation of cities. In short, colonial urban toponymy, the issue and reflection of this situation, will be called into question with Independence. Postcolonial social marginalities will also arise by giving their existential spaces names that reflect their identities and their sociocultural experiences. It is a remarkable fact that many French-speaking novels from Central Africa are expressive scenes of this toponymic tension from the colonial situation to the postcolony.
Keywords : colonial situation, toponymy, social marginalities, postcolony, French-speaking novel from Central Africa
Surgissement des marginalités sociales dans l’espace urbain postcolonial du roman francophone d’Afrique centrale.
Clémence Frédérique AVOME NDONG et Myriam Marina ONDO
Depuis 1998 à nos jours, la thématique du génocide du Rwanda (1994) est à la fois foisonnante et contrastée. Elle se distingue dans des productions livresques de nature diverse (Josias Semujanga, 1998 ; Tierno Monénembo, 2000 ; Koulsy Lamko, 2002 ; Patrick de Saint-Exupéry, 2004 ; Boubacar Diop, 2011 ; Tirthankar Chanda, 2019 etc.), qui édifient, informent les sociétés d’horizons divers sur les différents aspects de ce génocide. Ainsi, du point de vue fictif, nombreux sont les romans inspirés de cette tragédie, parmi eux Souveraine Magnifique (2014) d’Eugène Ébodé, dont la particularité réside dans le témoignage d’une rescapée de l’horreur et témoin oculaire des scènes génocidaires.
Le présent article porte sur les descriptions génocidaires impliquant la femme, tantôt témoin et victime, tantôt auteure et actrice des atrocités ; elle oscille entre un rôle passif et un rôle actif. L’objectif est de montrer comment la femme perd sa qualité intrinsèque pour se complaire dans la noirceur. Aussi, cette étude, dans une perspective sociocritique (Popovic, 2011) et psychanalytique (Philippe Grimbert, 2013) examine-t-elle les représentations du féminin ambivalent au cœur du génocide rwandais à partir de la question suivante : En quoi les représentations du féminin revêtent-elles un caractère ambivalent et dilemmatique ? Face à l’expérience génocidaire, quelle est l’image de la femme dans Souveraine Magnifique ?
Le point de vue défendu ici est que les femmes génocidaires parlent et agissent pour défendre leurs intérêts et leurs aspirations. D’un côté, le génocide vient exposer le sort de la femme, dont sa vulnérabilité et son avilissement dans les conflits de tous ordres (guerre, climatique, économique, etc.). De l’autre côté, l’auteur de Souveraine Magnifique choisit de donner la parole à une femme qui livre son témoignage et semble se présenter comme une « femme-thérapeute », pour elle-même, sa communauté, voire la société. Il apparaît que le fardeau féminin est toujours en charge constante et s’alourdit dans le temps et selon les contextes de crise.
Mots-clés : Représentations, féminin génocide rwandais, témoignage, description.
REPRESENTATIONS OF THE AMBIVALENT FEMININE AT THE HEART OF THE GENOCIDE OF RWANDA IN THE NOVEL SOUVERAINE MAGNIFIQUE BY EUGENE ÉBODE
Since 1998 to the present day, the theme of the genocide of Rwanda (1994) is both abundant and contrasted. She has distinguished herself in diverse book productions (Josias Semujanga, 1998; Tierno Monénembo, 2000; Koulsy Lamko, 2002; Patrick de Saint-Exupéry, 2004; Boubacar Diop, 2011 ; Tirthankar Chanda, 2019 etc.), which build and inform societies of diverse backgrounds on the different aspects of this genocide. Thus, from the fictional point of view, many novels inspired by this tragedy, among them Sovereign Magnificent (2014) by Eugène Ébodé, whose peculiarity lies in the testimony of a survivor of horror and eyewitness to genocidal scenes.
This article focuses on genocidal descriptions involving women, sometimes witnesses and victims, sometimes authors and actors of atrocities; she oscillates between a passive and an active role. The goal is to show how the woman loses her intrinsic quality to indulge in darkness. Thus, this study, from a psychocritical perspective (Philippe Grimbert, 2013), examines the ambivalent representations of the feminine at the heart of the Rwandan genocide from the following question: How do the representations of the feminine assumethey are ambivalent dilemmas? Faced with the genocidal experience, what is the image of the woman in Souveraine Magnifique?
The view defended here is that genocidal women speak and act to defend their interests and aspirations. On the one hand, genocide exposes the fate of women, including their vulnerability and degradation in conflicts of all kinds (war, climate, economic, etc). On the other hand, the author of Souveraine Magnifique chooses to give the floor to a woman who gives her testimony and seems to present herself as a « woman-therapist», for herself, her community, even society. It appears that the female burden is always in constant charge and increases over time and according to crisis contexts.
Keywords: Representations, female Rwandan genocide, testimony, description.
Hilaire NDZANG NYANGONE
Tabouisé par certains artistes, intellectuels et autres créateurs masculins du Gabon, le féminin reste cependant l’un des sujets les plus traités par l’œuvre artistique du caricaturiste gabonais Lybek. En effet, qu’il s’agisse des dessins publiés dans le journal pro-gouvernemental L’Union, ou de ceux publiés dans ses volumes personnels (Les Gabonitudes), Lybek scanne la femme gabonaise sous divers angles. Ainsi, dans certains de ses dessins satiriques, il traite la femme gabonaise avec une douceur qui force l’admiration. Et dans d’autres, il dénonce avec véhémence les poncifs les plus fréquents chez cette même femme. Cette double représentation nous amène aux questions commanditaires de cette étude : Lybek admirerait-il plus la femme gabonaise qu’il ne la critique ? Ou alors la critiquerait-il plus qu’il ne l’admire ? Pour répondre à ces questions, nous procèderons à une analyse sémantique d’une sélection de vignettes extraites des Gabonitudes afin de démontrer que, bien que Lybek traite généralement la femme de façon positive dans son œuvre, il n’en demeure pas moins qu’il dénonce les vices les plus notables et répétitifs chez la femme gabonaise.
Mots clés : Gabon, Féminin, Caricatures, Admiration, Critique.
THE REPRESENTATION OF THE FEMININE IN LYBEK’S CARICATURE: BETWEEN ADMIRATION AND CRITICISM
Tabooed by some artists, intellectuals and other male creators in Gabon, the feminine remains one of the subjects most treated by the artistic work of Gabonese cartoonist Lybek. Indeed, whether it is the drawings published in the pro-government newspaper L’Union, or those published in his personal volumes (Les Gabonitudes), Lybek scans the Gabonese woman from various angles. Thus, in some of his satirical drawings, he treats Gabonese women with a gentleness that commands admiration. And in others, he vehemently denounces the most frequent clichés in that same woman. This double representation brings us to the questions that lead to this study: does Lybek admire the Gabonese woman more than he criticizes her? Or would he criticize her more than he admires her? To answer these questions, we will proceed with a semantic analysis of a selection of vignettes extracted from Gabonitudes in order to demonstrate that, although Lybek generally treats women positively in his work, he nevertheless denounces the most notable and repetitive vices among Gabonese women.
Keywords: Gabon, Feminine, Caricatures, Admiration, Criticism.
Perrine MVOU
Nulle société ne peut fonctionner sans loi, sans norme. Mais, lorsque les normes prennent des allures d’oppression, il en est toujours qui, parfois au péril de leur vie, osent les transgresser, dans le but de nommer l’innommable, de briser un ordre établi jugé parfois injuste, de démystifier les vérités uniques, de régler leurs comptes aux contre-vérités, de briser la loi du silence, etc.
L’une des icônes de l’inconformisme est la Femme. En effet, longtemps confiné dans la sphère domestique, réduit au simple rôle d’être soumis à la volonté de l’ordre patriarcal, aux dures lois de la société, etc., celle-ci a pris la décision de briser les chaînes qui la maintenaient captive de la dictature des contraintes sociales et a conquis l’espace fictionnel en se hissant au rang de protagoniste des intrigues telles Lucrecia y Judith de Marco Antonio de la Parra et Antígona de Trinidad Morgades Besari.
Le propos de cette réflexion est d’analyser des personnages féminins au caractère hors norme en vue d’une mise en relief des stratégies mises en branle pour passer outre les tabous, les interdits, les normes sociales.
Mots-clé : Besari T.M., Femme, Parra M.A., Révolte, Sexualité, Subversion, Transgression
WOMAN AND TRANSGRESSION IN HISPANIC LITERATURE: AN ENCOUNTER BETWEEN ANTÍGONA AND LUCRECIA Y JUDITH
No society can function without law, without standards. But when these take on the appearance of oppression, there are always those who, sometimes risking their lives, dare to transgress them, in order to name the unspeakable, to break an established order sometimes judged unjust, to demystify the unique truths, to settle their accounts with untruths, to break the law of silence, etc.
One of the icons of inconformism is the woman. Indeed, long confined in the domestic sphere, reduced to the simple role of being subject to the will of the patriarchal order, to the harsh laws of society, etc., this character took the decision to break the chains that kept her captive from the dictatorship of social constraints and conquered the fictional space by rising to the rank of protagonist of the intrigues such as Lucrecia y Judith by Marco Antonio de la Parra and Antígona by Trinidad Morgades Besari.
The purpose of this reflection is to analyze female characters with an extraordinary character with a view to highlighting the strategies set in motion to overcome taboos, prohibitions, social norms.
Keywords : Besari T.M., Woman, Parra M.A., Rebellion, Sexuality, Subversion, Transgression
Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE
La representación de la mujer negra tanto en Europa como en América Latina tiene un largo recorrido histórico que se remonta a muchos siglos atrás. Para resaltar el periodo clave en el que estas representaciones alcanzaron un nivel deshumanizante, es necesario examinar la época de la esclavitud. Con el surgimiento de la esclavización negra, los africanos pasaron a ser vistos no solo con curiosidad, sino también con temor debido al color de su piel. Para justificar el ideal esclavista vigente en el contexto del comercio triangular, los intelectuales de esa época defendieron la trata de esclavos negros como una consecuencia del supuesto pecado heredado de Cam, el hijo de Noé. A partir de ese momento, la raza negra sufrió todo tipo de abusos y coerciones físicas. El caso de Venus Hottentote es ilustrativo: siendo sudafricana, su fama se extendió por las ferias europeas debido a su cuerpo considerado “extravagante” según los comentaristas. Los esclavistas utilizaron su cuerpo para legitimar la supuesta fealdad e incultura de las mujeres negras, convirtiéndolas en un fenómeno de exhibición animal y socioeconómico que entretenía a los espectadores que acudían a contemplarla.
Las palabras clave : representaciones, Venus Hottentote, discriminación, y mujer negra.
FROM REPRESENTATION TO DISCRIMINATION AGAINST BLACK WOMEN : THE CASE OF THE VÉNUS HOTTENTOTE
The representation of black women in Europe and Latin America has a long history dating back centuries. To highlight the key period when these representations reached a dehumanizing level, it is necessary to examine the era of slavery. With the emergence of black slavery, Africans became seen not only with curiosity, but also with fear because of the color of their skin. To justify the slave ideal existing in the context of triangular trade, the intellectuals of that time defended the slave trade as a consequence of the so-called sin inherited from Cam, the son of Noah. Since then, the black race has suffered all kinds of abuse and physical constraints. The case of Venus Hottentote is illustrative: being South African, its fame has spread to European fairs because of its body considered “extravagant” according to commentators. Slaveholders used their bodies to legitimize the alleged ugliness and inculture of black women, turning them into a phenomenon of animal and socio-economic exhibition that entertained the spectators who came to contemplate it.
Keywords : representations, Venus Hottentote, discrimination, and black woman.
SECTION 2. DIDACTIQUE, SCIENCES DE L’ EDUCATON ET PHILOSOPHIE
Elza KOGOU NZAMBA
Le présent article se propose de montrer que la production scientifique féminine en français participe à la qualité de l’enseignement du français. À l’heure où, en effet, les femmes étudient, travaillent et font entendre leurs voix (Fournier 2017-2018), il apparait essentiel de démontrer dans cette étude dont l’objet s’inscrit dans un processus de formation de formateurs que l’œuvre des femmes dans la recherche scientifique est d’un apport considérable dans la didactique du français. De la sorte, et suivant une approche intégrative de la problématique éducative, en articulant recherche et intervention didactique, ce travail s’élabore dans une démarche didactique dont le corpus n’est autre que des extraits de publications de femmes écrites en français (Ngou, 2007 ; Mintsa, 1997, 2000, etc.). Il s’agit, pour nous, de repérer, identifier et suggérer à base d’un questionnement didactique (grille) des outils didactiques exploitables en situation d’enseignement-apprentissage (Barré-De Miniac, 2000 : 95), d’en apprécier les représentations dans quelques situations d’enseignement avant de les analyser et les interpréter.
Mots-clés : didactique du français, productions scientifiques de femmes, situation d’enseignement/apprentissage.
A DIDACTIC APPROACH TO FEMALE PRODUCTION IN FRENCH IN GABON
This article sets out to show that women’s scientific production in French contributes to the quality of French language teaching. At a time when women are studying, working and making their voices heard (Fournier 2017-2018), it seems essential to demonstrate in this study, the object of which is part of a teacher training process, that the work of women in scientific research makes a considerable contribution to the didactics of French. In this way, and following an integrative approach to the educational problematic, by articulating research and didactic intervention, this work is developed in a didactic approach whose corpus is none other than extracts from women’s publications written in French (Ngou, 2007; Mintsa, 1998, 2000, etc.). Our aim is to locate, identify and suggest, on the basis of didactic questioning (grid), didactic tools that can be used in teaching-learning situations (M.Dabene in Barré-De Miniac, 1996 cited by Barré-De Miniac, 2000 : 95), to assess their representations in a number of teaching situations, and then to analyze and interpret them.
Keywords: didactics of French, french, women’s scientific productions, teaching/learning situation.
Liliane OGOWET
Au Gabon, le processus de la démocratisation du métier enseignant caractérisé par l’égalité des chances et l’équité est perceptible au secondaire. Notre étude décrit la représentation sociale des enseignantes dans les disciplines scientifiques par les élèves du second cycle de Libreville. D’après J.-C. Abric (1994), D. Jodelet (1997), les représentations sociales constituent un ensemble organisé d’opinions, d’attitudes, de croyances et d’informations se référant à l’objet, à une situation sous l’angle historique, social et cultuel. Cette étude a pour objectif d’analyser la perception des apprenants du rapport aux savoirs, des pratiques enseignantes des femmes dans un domaine autrefois exclusivement masculin. Comment perçoivent-ils dans leur appropriation de la réalité ces actrices de la scène pédagogique ? Les données recueillies à l’aide du questionnaire et analysées révèlent de la part des participants des attitudes favorables, admiratives à l’endroit des femmes “spéciales” représentantes des modèles à imiter, mais aussi des controverses et doutes de l’identité professionnelle selon des connaissances préétablies.
Mots clés : Représentation sociale, pratiques enseignantes, disciplines scientifiques, rapport aux savoirs, identités professionnelles.
SOCIAL REPRESENTATION OF THE PROFESSIONAL IDENTITY OF TEACHERS IN SCIENTIFIC DISCIPLINES
In Gabon, the process of democratization of the teaching profession characterized by equal opportunities and equity is perceptible at secondary level. Our study describes the social representation of female teachers in these disciplines by second cycle students in Libreville. According to J.-C. Abric (1994), social representations constitute an organized set of opinions, attitudes, beliefs and information referring to an object or a situation. Jodelet (1997) analyzes them from the historical, social and religious angle of the context. The aim of this study is to analyze the pupils’ perception of the relationship to knowledge and of women’s teaching practices in a field that was once exclusively male. How do learners in their appropriation of reality perceive these actors of the pedagogical and educational scene? The data collected using the questionnaire and analyzed reveal on the part of the participants favorable and admiring attitudes towards “special” women who represent models to be imitated, but also controversies and doubts about professional identity according to pre-established knowledge.
Keywords : Social representation, teaching practices, scientific disciplines, relationship to knowledge, students in Gabon.
Elisabeth Patricia FAYETTE
Notre étude a porté sur les représentations des Sages-Femmes qui est une population majoritairement féminine au Gabon. Pour cela nous avons réalisé une enquête transversale : auprès de 14 Sages-Femmes exerçant depuis plus de 5 ans pour certaines et moins de 5 ans pour d’autres.
La méthodologie utilisée est celle de l’association libre qui a consisté à se baser sur la fréquence d’apparition des mots suite à une question posée aux participantes. L’analyse s’est faite sur le modèle de la centralité de Moscovici (analyse prototypique) qui formule l’hypothèse que l’élément observé qui aura une fréquence et une importance accordée relativement élevée pourra être considéré comme central.
Les principaux résultats obtenus sont les suivants. Une parfaite connaissance de ce que doit être la profession de Sage-Femme chez les personnes enquêtées. L’on observe des items communs aux deux groupes, il s’agit des mots amour, patience, courtoisie. Il y a également l’existence d’éléments centraux qui ont été observés lors de l’analyse prototypique.
Mots clés : Représentation sociale, représentation professionnelle, sages-femmes, professionnalisation
PROFESSIONAL REPRESENTATION OF THE MIDWIFERY PROFESSION IN GABON
Our study focused on the representations of midwives, which is a predominantly female population in Gabon. For this we carried out a cross-sectional survey of 14 Midwives practicing for more than 5 years for some and less than 5 years for others.
The methodology used is that of free association, which consisted of using the frequency of appearance of words following a question posed to the participants. The analysis was carried out on the Moscovici centrality model (prototypical analysis) which formulates the hypothesis that the observed element which will have a relatively high frequency and given importance can be considered as central.
The main results obtained are as follows. A perfect knowledge of what the profession of midwife should be for the people surveyed. We observe items common to both groups, these are the words love, patience, courtesy. There is also the existence of central elements that were observed during the prototypical analysis.
Keywords: Social representation, professional representation, midwives, professionalization
Irma Julienne ANGUE MEDOUX
Comme l’écrit Catherine Coquery-Vidrovitch, « en raison du principe enraciné de séniorité, et du caractère globalement patriarcal des sociétés africaines anciennes, les femmes, en Afrique, sauf exception, n’ont pas joué de rôle public, donc entre autres, de rôle politique explicite pendant la plus longue durée de l’histoire. » (2014, p. 93). Mais elles sont davantage à recevoir une formation dans l’enseignement supérieur : « Car ce sont les femmes qui assument de plus en plus. C’est sans doute la raison pour laquelle l’idée se banalise d’un avenir africain qui serait aux mains des femmes. Les filles travaillent davantage que les garçons à l’université, car elles ont tant à prouver. Elles en sortent donc mieux diplômées, ce qui a commencé à provoquer, de la part du genre masculin, des réactions ultra-conservatrices visant à limiter le pouvoir montant du genre féminin (notamment par le biais de codes de la famille rétrogrades). » (2014, p. 108). Comme l’accès des femmes à l’université est encore trop réduit, l’éducation doit leur donner une capacité à faire reconnaître leur égalité. Mais il est aussi urgent de former les hommes au respect de l’égalité des genres.
Most clefs : égalité, formation, genre, institution, famille
FORMATION OF THE TWO GENDERS TO EQUALITY IN ORDER TO GIVE THEM A MORE ADEQUATE REPRESENTATION OF WOMEN
As Catherine Coquery-Vidrovitch writes, « because of the principle of seniority and of the global patriarcal statute of African societies, women in Africa, with rare exceptions, did not play public role, particularly, no political public role during the most time of History ». But they are more and more receiving a formation in higher education, because « they assume themselves more and more. Probably it is the reason why people think that the African future will be in the hands of women. The girls are working harder than the boys because they have so much to prove. They get better graduated and this has beginning to produce, from the part of men, ultra-conservative reactions that intend to limit the growing power of women power (notably by invoking backward family codes. » Because the access of women to universities is still too restricted, their education must give them the ability to let recognize their equality with men. But there is another equal and critical urgency, the necessity to form men in order that they respect the equality of women in their mutual institutional relations
Keywords : equality, formation, genre, institution, family