NUMERO SPECIAL N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023

GRALIFAH N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023 [SOMMAIRE]

GRALIFAH N°001, VOLUME 3-DECEMBRE 2023 [MONOGRAPHIE]

« La représentation du féminin » 

École Normale Supérieure, Libreville – Gabon / 26, 27 et 28 avril 2023 

https://doi.org/10.21246/gralifahn1vol3

Ce dernier volume des Actes du colloque international et pluridisciplinaire intitulé « La représentation du féminin » (École Normale Supérieure de Libreville, 26, 27 et 28 avril 2023) rassemble des contributions de chercheurs qui ont travaillé sur la femme et sur la marginalité. Ce colloque a été organisé par le Groupe de recherche en art, littératures d’expression française, anglaise et hispanique (GRALIFAH). Pour ce volume III de la revue du GRALIFAH, nous avons sélectionné des articles remarquables sur les langues, les littératures, la didactique, les sciences de l’éducation et la philosophie. Ainsi, nous avons 2 sections : (1) Langues et littératures (2) Didactique, sciences de l’éducation et philosophie.

La section (1) « Langues et littératures » regroupe les études sur les langues, la littérature orale, la littérature francophone et hispanique.  La contribution de Marie France Prisca ANDEME MBA et d’Annie-Paule BOUKANDOU aborde la question de la régulation du travail de la femme dans le roman africain subsaharien. Elles y démontrent que le travail est avant tout une pratique culturelle et un moyen de reconstruction sociale chez la femme africaine. L’article de Bob Emarculin LYAMANGOYE est axé sur la représentation de la sexualité féminine et de la violence dans la littérature antillaise à travers le roman Chair Piment de Gisèle Pineau. L’étude de Nadège ZANG BIYOGHE porte sur le symbolisme du corps de la femme africaine contemporaine et la reconstruction du féminin intérieur dans le roman d’Afrique centrale. Le féminin intérieur apparaît comme l’ensemble des émotions connectées aux pensées intimes. Somme toute, il est question d’un « féminin voilé » relié au Divin qui empêcherait les personnages des romans étudiés d’être enclins à des monomanies pathologiques telles que la cleptomanie ou la nymphomanie. À partir de la sémiotique du double de Pierre Ndemby Mamfoumby, Vanessa ONANGA met en lumière les diverses pratiques médicales qui découlent de savoirs endogènes propres à un espace culturel donné. Sa lecture d’Elonga d’Angèle Rawiri démontre que la maladie se déploie dans un espace de guérison qui entretient des croyances, qu’on ne peut interpréter qu’en se référant au double-culturel ou au double-mystique.

 D’un côté, Lucie Eliane DISSOUVA actualise la métaphore féminine de la maternité allaitant à partir d’une approche sémantique de la représentation du féminin chez les Punu. Sémantiquement, toutes les dimensions de la représentation féminine sont en phase avec l’amour de la famille et de la République gabonaise. Et c’est dire que la Maternité allaitant est un sceau porteur d’une valeur-attitude partagée. D’un autre côté, Murielle MIDIBA MOUNGUEYI examine les rôles et les fonctions symboliques des figures féminines dans le mythe Kot. En l’occurrence, le récit basé sur le mythe nzebi laisse entrevoir un réseau de significations culturelles et sociales liées au maintien de l’harmonie dans la société et à la régulation des rites, des croyances et des interdits.

Johnson Dériche BOUKANDJA et Frédéric MAMBENGA YLAGOU se penchent sur quelques romans francophones qui mettent en scène, à travers la sociologie littéraire, des espaces urbains (Libreville, Yaoundé, Brazzaville) répartis en fonction de la position hégémonique d’un groupe social sur un autre ou encore en fonction des relents psychologiques de la colonisation. Ainsi la marginalisation est lisible au regard de la figuration toponymique de certaines capitales africaines où les rues portent les noms du colon en lieu et place des hommes et femmes illustres de la ville. Quant à Clémence Frédérique AVOME NDONG et Myriam Marina ONDO, elles examinent comment le témoignage de la femme victime de violence lors du génocide rwandais peut servir de thérapie au sein d’une communauté dévastée. Dans une perspective psychocritique, elles analysent les représentations du féminin ambivalent et dilemmatique dans Souveraine Magnifique. Hilaire NDZANG NYANGONE procède à l’analyse sémantique d’une sélection de vignettes extraites des Gabonitudes de Lybek. Selon lui, la représentation du féminin dans l’œuvre du caricaturiste se situe entre administration et critique dans la mesure où les vertus et les vices récurrents sont clairement pointés. Perrine MVOU questionne la représentation de la femme transgressive par devoir ou par défi des lois oppressives dans Antígona de Trinidad Morgades Besari et Lucrecia y Judith de Marco Antonio de la Parra. 

Dans cette optique, l’espace fictionnel est le lieu de la réhabilitation de personnages féminins inconformistes qui s’affranchissent du joug patriarcal en se tenant au centre de l’intrigue. Cyriaque Simon-Pierre AKOMO-ZOGHE revient sur la représentation raciste de la femme noire à travers l’histoire de Saartjie Baartman qui fut considérée comme une bête de foire, exposée comme objet de légitimation scientifique de la supériorité biologique de l’homme blanc. Il y argue que ces clichés de la Vénus Hottentote n’ont fait que confirmer l’inhumanité et la barbarie de telles théories anthropologiques.

La deuxième section (2) « Didactique, sciences de l’éducation et philosophie » est composée des contributions sur la formation et l’apprentissage en général. Même si les différentes études de cette section relèvent de disciplines qui font partie des sciences de l’éducation (didactique et philosophie), le point d’orgue reste l’enseignement. En se basant sur un questionnement didactique, Elza KOGOU NZAMBA fait une analyse de la production scientifique en langue française des femmes gabonaises. D’après ses observations, ces productions doivent reposer sur un management de qualité pour apporter au système éducatif gabonais une plus-value dans l’enseignement /apprentissage. L’article de Liliane OGOWET porte sur la représentation sociale des enseignantes dans les disciplines scientifiques par les élèves du second cycle de Libreville. Elle y analyse la perception des apprenants en rapport avec les savoirs, les pratiques enseignantes des femmes dans le domaine des sciences dites dures. Opportunément, Elisabeth Patricia FAYETTE a réalisé une enquête transversale auprès des Sages-Femmes (profession majoritairement féminine au Gabon). Cette étude sur la représentation professionnelle à partir du modèle de Moscovici lui a permis de relever la récurrence de certaines qualités requises dans le métier de Sages-Femmes. Pour Irma Julienne ANGUE MEDOUX, il est impératif de former les deux genres à l’égalité afin de d’accroître la représentativité des femmes dans l’accès aux domaines encore réservés aux hommes. En fin de compte, elle propose la mise en place à l’université des enseignements qui visent la reconnaissance de l’égalité des genres. Cette réflexion fait suite à son précédent article sur l’équité des rapports intellectuels entre les deux genres dans le commerce des idées.

SOMMAIRE

SECTION 1. LANGUES ET LITTERATURES 

SECTION 2. DIDACTIQUE, SCIENCES DE L’ EDUCATON ET PHILOSOPHIE