NUMÉRO SPÉCIAL N°002, VOLUME 1 – NOVEMBRE 2024
GRALIFAH N°002, VOLUME 1, 2024 [SOMMAIRE]
GRALIFAH N°002, VOLUME 1, 2024 [MONOGRAPHIE]
«Les savoirs ancestraux: transmission et sauvegarde », École Normale Supérieure, Libreville – Gabon/ du 28 au 29 mars 2024.
EDITORIAL DU NUMERO
Les savoirs ancestraux : transmission et sauvegarde » était le thème du colloque international et pluridisciplinaire organisé du 28 au 29 mars 2024 à l’École Normale Supérieure de Libreville. Plus que jamais, aujourd’hui, les différents peuples du monde veulent se reconnecter avec leurs savoirs ancestraux parce qu’ils se rendent bien compte qu’il est plus que primordial de transmettre des savoirs que les ancêtres ont tenu à conserver au fil des Âges. Pourtant, certains chercheurs pensent que les savoirs ancestraux ne sont pas scientifisables puisqu’ils sont auréolés d’un fond secret et ne sont pas suffisamment valorisés, contrôlés, brevetés ou inscrits au patrimoine. Lors des communications et des discussions qui ont enrichi les rencontres de ce colloque pluridisciplinaire, se sont réunis plus de soixante-dix enseignants-chercheurs de différents pays. Les articles rassemblés dans ce volume ont été remaniés par les auteurs et ont reçu un avis favorable, nous y avons identifié quatre axes thématiques.
La section 1, « Culture, langues et traduction », débute avec l’article issu de la conférence inaugurale du professeur Macaire EYUPAR EPIETUNG, qui a insisté sur la nécessité d’opérer la traduction des langues africaines afin de mieux comprendre la portée des savoirs endogènes. Il a, pour ainsi dire, démontré que la phytothérapie, la diététique, l’éco-culture, l’art et les rites d’initiation constituent des savoirs ancestraux mieux véhiculés et sauvegardés dans les langues locales. En clair, toute la science liée à ces savoirs devrait se cristalliser autour des langues et c’est dans cet esprit que Liliane Surprise OKOME ENGOUANG fait des propositions de traduction des langues pour la préservation de la culture gabonaise. À ce titre, elle se propose de traduire des proverbes gabonais qui parsèment Mon amante, la femme de mon père de Sylvie Ntsame, afin de transmettre aux apprenants en classe d’espagnol des rudiments de savoirs ancestraux. C’est aussi dans le cadre de cette pérennisation des savoirs endogènes que s’inscrit l’article de Clarisse Maryse MIMBUIH M’ELLA qui identifie les pratiques culturelles transmises par les grand-mères. Selon la vision qu’elle en dégage, les savoirs artisanaux et médicinaux peuvent être insérés dans les programmes éducatifs. À partir de la sociologie de la littérature, Ehua Manzan Monique BEIRA épouse OUABI analyse comment Donato Ndongo Bidyogo (El metro) et Jean Marie Adiaffi (La carte d’identité) promeuvent les valeurs ancestrales pour une affirmation de l’identité culturelle africaine. Dans la même veine, Alexis ROSSEMOND démontre que, malgré l’esclavage et la déportation des Africains vers le Pérou, des savoirs ancestraux bien conservés au fil du temps, constituent aujourd’hui de puissants dispositifs politiques de revendication identitaire.
Le premier article qui ouvre la section 2, « Littératures et arts », se focalise sur l’épanouissement social de l’homme, grâce à la consolidation des savoirs ancestraux entretenus au sein de la cellule familiale. À travers L’Étape de Paul Bourget, Joëlle Fabiola NSA NDO réalise un tour d’horizon des techniques de legs du patrimoine tellurique, religieux et historique. Dans sa contribution, Diokel SARR se penche sur la pérennisation des valeurs féodales de la noblesse dans Les lais de Marie de France au moyen des formules proverbiales sans cesse rabâchées pour une meilleure transmission mémorielle. À partir d’une approche sociologique et historique, John Vernon MIKELET met en avant les habitus culturels ancestraux dans quatre romans d’écrivains gabonais et congolais : La vocation de Dignité de Jean Divassa Nyama, Le commerce des allongés d’Alain Mabanckou, Au bout du silence de Laurent Owondo et Entre les eaux de Valentin Yves Mudimbé. Ces romans ont fourni un cadre d’analyse des révélations civilisationnelles ancestrales qui instruisent le lecteur et élèvent les savoirs ancestraux au rang de science de l’éducation. L’idée d’ethno-fiction et de transculturalité émerge de l’article d’Alioune WILLANE qui met en évidence des enseignements traditionnels à travers des mélopées portant sur la séduction amoureuse et les valeurs de fidélité, d’hospitalité, de dignité dans les chansons de Baba Maal. Il évoque également des rites d’initiation associés à la circoncision, au mariage et aux funérailles, présents dans le roman d’Ousmane Socé Diop. Dans le même sillage, Réal MONDJO LOUNDOU s’appuie sur les romans, Karim d’Ousmane Socé, Elonga d’Angèle Ntyugwetondo Rawiri et Le Baobab fou de Ken Bugul pour souligner l’efficacité des savoirs médicaux légués par les ancêtres dans le cas de certaines maladies d’origine mystico-spirituelle. L’article signé à deux mains par Ornela Diane MENGUE et Emma-Flore MEZOCK-ASSEH décrit le parcours croisé de deux romanciers, le Français Marcel Pagnol (La Gloire de mon père) et le Nigérian Chinua Achebe (Le monde s’effondre), qui mettent en relation les savoirs ancestraux découlant de l’expérience acquise auprès des aînés. Quant à Olivier Kadja EHILE, il en vient à considérer la dot comme un élément essentiel issu des coutumes ancestrales qui subsiste dans le cinéma ivoirien. Plus particulièrement, il a réalisé des entretiens semi-directifs auprès de personnes ressources et une analyse qualitative des productions cinématographiques en vue de mieux expliquer la valeur et les symboles du rituel de la dot. Une revisitation du patrimoine musical ancestral au moyen du xylophone djomlo est proposée dans l’article de Kouadio Félix ATTOUNGBRE. Ainsi, il rappelle que l’usage d’un instrument de musique ancien peut aisément s’adapter à la création de courants musicaux contemporains.
La troisième section, « philosophie », fait intervenir des avis différenciés en matière de philosophie morale, politique et celle de l’art. La réflexion d’Henri Joël DEGUE et d’Eustache Roger Koffi ADANHOUNME établit un lien entre Agbanou, une institution judiciaire, et les valeurs traditionnelles africaines de paix et d’équité. Ils suggèrent que ces principes pourraient être utilisés pour résoudre les crises sociopolitiques actuelles. EBANG ELLA jette un regard philosophique sur le concept de citoyenneté chez les Ékangs et chez les Grecs, afin de déterminer si la citoyenneté se conçoit de la même manière dans ces deux espaces culturellement distincts. Astride BISSA BI NZUE et Cyrille MICKALA présentent les principaux atouts de l’art Mvett, un héritage ancestral qui a traversé les siècles et les frontières géographiques. Ils soulignent son rôle central dans l’éducation, tout en mettant en lumière sa capacité à promouvoir une philosophie de l’existence axée sur l’affirmation de soi et le progrès.
La section 4, « Sociologie, sciences de l’éducation, de l’information et de la communication » regroupe un article de sociologie, de didactique et de science de l’information et de la communication. Bèbè KAMBIRE observe directement une activité ancestrale : l’orpaillage féminin chez les Lobi du Burkina Faso. En se basant sur des entretiens individuels avec neuf dépositaires du rituel relatif au don de la calebasse, il apporte des éclairages sur l’apport socio-économique, culturel et spirituel de cette tradition ainsi que sur les modalités intergénérationnelles de sa transmission. Le sujet du transfert des savoirs ancestraux revient dans l’article d’Armel NGUIMBI, qui axe son enquête sur les modèles de cognition qui pourraient découler de la lecture du roman Au bout du silence de Laurent Owondo. En effet, il prend comme point de départ de son analyse, les modèles semi-directif, réflexif et introspectif où le grand-père guide son petit-fils, devenu plus autonome lors de son apprentissage des savoirs sacrés. L’universitaire Marie Zoé MFOUMOU clôture cette dernière section avec la réalisation d’une enquête sur la recherche de la spécificité de l’identité féminine à partir des schèmes culturels propres à la société traditionnelle Ékang. Elle fait donc référence à la manière dont les ancêtres opéraient la construction de l’identité féminine en se basant sur une méthode à la fois comparative et qualitative.
SOMMAIRE
SECTION 1 Cultures, Langues et traduction
Macaire EYUPAR EPIETUNG
Résumé :
La langue a pour fonctions essentielles la conception des idées et leur expression. Dans cette perspective, la connaissance est une émanation de la langue. Ainsi, les langues africaines ont un rôle important à jouer dans la sauvegarde et la transmission de divers savoirs endogènes (littératures, art, phytothérapie, alimentation, etc.). Ces savoirs, une fois maîtrisés et adaptés aux circonstances actuelles de la vie, sont susceptibles de contribuer aux programmes de développement durable initiés par les Africains eux-mêmes et de libérer par là-même l’Afrique de certaines pesanteurs néo-coloniales. Pour y arriver, il s’avère impérieux que les pays africains se dotent des politiques linguistiques et culturelles cohérentes, volontaristes et réalistes.
Mots clés : langues africaines, sauvegarde, savoirs endogènes, libération, Afrique.
Abstract:
The language has as essential functions conceiving and expressing ideas. In this perspective, knowledge is an emanation of the language. Thus, african languages has an important role to play in the protection and the transmission of various endogenous knowledge (literatures, art, phytotherapy, food, etc.). The knowledge in question, once mastered and adapted to current circumstances of the life, is susceptible to contribute to the durable development programmes initiated by African people themselves and to release Africa from some neocolonial slowness. To succeed, it is pressing that African countries may be endowed with coherent, voluntarist and realistic linguistic and cultural policies.
Key words: african languages, protection, endogenous knowledge, liberation, Africa
Clarisse Maryse MIMBUIH M’ELLA
Résumé:
La culture africaine est d’une richesse incommensurable. Cependant, sa préciosité réside dans le fait qu’elle est plus orale qu’écrite, ce qui la menace d’extinction étant donné que la transmission intergénérationnelle n’est pas assurée. Cette situation soulève des préoccupations quant à la préservation de cette riche tradition culturelle. Cet article met en lumière l’importance des savoirs ancestraux et leur transmission à travers les trucs de grand-mères dans l’éducation des jeunes filles. Ces connaissances, souvent sous-estimées, représentent un patrimoine culturel riche en sagesse pratique et en expériences de vie. L’objectif principal est l’intégration de ces enseignements dans l’éducation des jeunes filles, cruciale pour préserver la culture et l’identité, tout en favorisant le développement de compétences pratiques et l’autonomie. En encourageant l’échange intergénérationnel et en valorisant les connaissances traditionnelles, nous contribuons à renforcer les liens familiaux et communautaires tout en préservant un héritage culturel précieux. En adoptant une approche innovante, il est possible d’adapter ces savoirs aux besoins et aux réalités de la société contemporaine, tout en préservant leur essence et leur pertinence.
Diverses méthodes, telles que la recherche documentaire, des entretiens avec des personnes ressources, ont fortement contribué à l’enrichissement de cette étude.
Mots clés : Éducation féminine – transmission des valeurs – savoirs ancestraux – patrimoine culturelle.
Abstract:
African culture is of immeasurable richness. However, its preciousness lies in the fact that it is more oral than written, which threatens it with extinction since intergenerational transmission is not guaranteed. This situation raises concerns about the preservation of this rich cultural tradition. This article highlights the importance of ancestral knowledge and its transmission through grandmothers’ tips in the education of young girls. These often-underestimated pieces of knowledge represent a cultural heritage rich in practical wisdom and life experiences. The main objective is to integrate these teachings into the education of young girls, which is crucial for preserving culture and identity, while promoting the development of practical skills and autonomy. By encouraging intergenerational exchange and valuing traditional knowledge, we contribute to strengthening family and community bonds while preserving a valuable cultural heritage. By adopting an innovative approach, it is possible to adapt this knowledge to the needs and realities of contemporary society, while preserving its essence and relevance.
Abstract: Female education – transmission of values – ancestral knowledge – cultural heritage.
Liliane Surprise OKOME ENGOUANG
Resumen : La escuela se define comúnmente como el lugar de encuentro para dar y recibir. Después del núcleo familiar, es el espacio por excelencia de la transformación del hombre, en el sentido de que se le instruye tanto en la vida moderna y exógena como en la tradicional y endógena. Este estudio es, pues, un alegato a favor de la traducción de los refranes gaboneses al español. Responde al paradigma preconizado por el Instituto Pedagógico Nacional (IPN), que consiste en enseñar a los alumnos la lengua española y, al mismo tiempo, la cultura gabonesa. La consecuencia de ello es el desarrollo de las competencias tanto lingüísticas, comunicativas, como culturales y pragmáticas, de los alumnos. Y puesto que los refranes, por lo general, reflejan la visión del mundo y el funcionamiento de la sociedad que los formula, hay motivos para cuestionar la traducción de los de Gabón registrados en Mon amante, la femme de mon père (2017), de Sylvie Ntsame, con el fin de poner de relieve los conocimientos endógenos que contienen estas construcciones y que se deberían transmitir a los aprendices para su perpetuación y la apropiación del idioma español. El estudio se basa en la teoría del skopos, la estilística contrastiva, la teoría del sentido y el método de conciliación basado en la teoría de la composibilidad de W. Leibniz.
Palabras clave: traducción, refranes, cultura, Gabón, clase de español.
Résumé : L’école est communément définie comme le lieu de rendez-vous du donner et du recevoir. Après la cellule familiale, elle constitue le lieu par excellence de la mutation de l’homme dans le sens où il y reçoit des enseignements tant sur la vie moderne, exogène que sur la vie traditionnelle et endogène. Dès lors, cette étude se veut un plaidoyer pour la traduction des proverbes gabonais en classe d’espagnol. Elle s’inscrit dans le paradigme recommandé par l’Institut Pédagogique National (IPN) à savoir, enseigner la langue espagnole aux apprenants tout en leur professant la culture gabonaise. Cela a pour corollaire, le développement des compétences linguistique, communicationnelle et culturelle chez lesdits apprenants. Et parce que le proverbe, en général, est le reflet de la vision du monde et du fonctionnement de la société qui le formule, il y a lieu de questionner la traduction des proverbes gabonais consignés dans Mon amante, la femme de mon père de Sylvie Ntsame (2017), pour mettre en saillance les savoirs endogènes que ces constructions renferment et qu’il sied de transmettre aux apprenants pour leur pérennisation et pour qu’ils s’approprient la langue espagnole. L’étude repose sur la théorie du skopos, la stylistique comparée, la théorie du sens et sur la méthode de conciliation qui s’appuie sur la théorie de la compossibilité de W. Leibniz.
Mots clés : traduction, proverbes, culture, Gabon, classe d’espagnol.
Ehua Manzan Monique BEIRA épouse OUABI
Resumen:
Resumen: Al llegar, en África, los europeos establecen un sistema colonial para adoctrinar al pueblo e imponer su civilización. El objetivo del trabajo es mostrar a través de la obra de Donato Ndongo y de Jean Marie Adiaffi, la importancia de aceptar y valorizar la identidad cultural africana. Por lo tanto, la interpretación del trabajo nos sumerge en el mundo de la asimilación cultural a través de los escritos de El metro del guineoecuatoriano Donato Ndongo Bidyogo y La carte d’identité del marfileño Jean Marie Adiaffi. Esta aculturación tiene como consecuencia la pérdida de la identidad africana. Asί pues, ¿Cómo se manifiesta la afirmación de la identidad cultural en el corpus? Y ¿Cuál es el impacto de la civilización occidental y de la cultura africana?
Para llegar a cabo esta reflexión, nos basaremos en la sociología de la literatura. La sociología de la literatura nos permite realizar nuestro trabajo teniendo en cuenta el contexto sociolόgico.
En estas obras, los autores ponen de realce los valores ancestrales desvelando ciertos aspectos negativos de la civilización occidental. Además, ante la destrucciónόn de la cultura negra por el colonizador, los conservadores de la tradiciόn, entre otras, el jefe Ebang Motuu en El metro y Meledouman en La carte d’identité están determinados rehusar la civilizaciónόn blanca y reivindicar la suya.
Palabras claves: cultura-Valores ancestrales-Resistencia-Afirmación-Civilización occidental
Résumé : À leur arrivée en Afrique, les européens ont mis en place un système colonial pour endoctriner les peuples afin de leur imposer leur civilisation. L’objectif de ce travail est de montrer à travers l’œuvre de Donato Ndongo Bidyogo et de Jean-Marie Adiaffi, l’importance d’accepter et de valoriser l’identité culturelle africaine. Par conséquent, l’interprétation de ce travail nous plonge dans le monde de l’assimilation culturelle à travers El metro de l’équato-guinéen, Donato Ndongo Bidyogo et La carte d’identité de l’ivoirien, Jean Marie Adiaffi. Cette acculturation a pour conséquence la perte de l’identité africaine.
Ainsi donc, comment se manifeste l’affirmation de l’identité culturelle dans le corpus ? Quel est l’impact de la civilisation occidentale et de la culture africaine ? Pour mener à bien cette réflexion, nous nous baserons sur la sociologie de la littérature. La sociologie de la littérature nous permet de réaliser notre travail en tenant compte du contexte sociologique.
Dans ces ouvrages, les auteurs mettent en évidence les valeurs ancestrales en révélant certains aspects négatifs de la civilisation occidentale. Par ailleurs, face à la destruction de la culture noire par le colonisateur de cette époque, les conservateurs de la tradition, entre autres, le chef Ebang Motuu dans El metro et Melodouman dans La carte d’identité sont déterminés à rejeter la civilisation blanche et à revendiquer la leur.
Mots clés : culture – Valeurs ancestrales – Résistance – Affirmation – Civilisation occidentale.
Firmin Alexis Justin ROSSEMOND
Résumé :
Malgré les siècles qui ont ponctué le vécu des Africains en Amérique, les savoirs qu’ils ont reçus de leurs ancêtres demeurent ancrés dans leurs pratiques culturelles et cultuelles actuelles. Notre communication se propose autant que faire se peut d’interroger quelques-uns de ces savoirs qui caractérisent les Afro-péruviens que ce soit sur les plans culturel et cultuel. Elle s’efforcera par la même occasion de montrer comment ces savoirs qui, jadis étaient perçus comme l’expression de l’abject et du primitivisme pour les uns, et pour les autres, comme diaboliques, ont fini par devenir un signe de ralliement identitaire et un véritable discours politique chez les artistes, intellectuels et activistes noirs du Pérou.
Mots clés : Savoirs, Culturel, Cultuel, Noir, Pérou
Abstract :
Despite the centuries that punctuated the experience of Africans in America, the knowledge they received from their ancestors remains anchored in their current cultural and cultic practices. Our communication aims to question some of these knowledge that characterize the Afro-Peruvians, both culturally and in terms of culture. She will at the same time strive to show how these knowledge which, once were perceived as the expression of abject and primitivism for some, and for others, as diabolical, have become a sign of identity and a real political discourse among Peru’s black artists, intellectuals and activists.
Keywords: Knowledge, Cultural, Cultuel, Black, Peru
SECTION 2 Littératures et arts
Joëlle Fabiola NSA NDO
Résumé :
Durant la Belle Époque, la tendance est influencée par le raffinement, le culte de la beauté, au casino etc. Le public est également marqué au sceau de cette folie des plaisirs et c’est cet optimisme qui amène les auteurs à se pencher sur « le concret ». Ainsi, la structure textuelle va puiser dans une certaine force de vie qui correspond finalement au climat ambiant et à la psychologie du moment. C’est dans cette optique que Paul Bourget, à travers son œuvre L’Étape, va aborder la question relative à l’ascension social, il s’engage à réfléchir au délitement des valeurs de la famille et aux conséquences sociales qui en résultent. Le roman traite également de la question du déracinement et le « déclassement social » : en d’autres termes, il s’agit par le truchement de l’écriture de parler des problèmes engendrés par la trop grande liberté et la trop grande autonomie accordée aux individus dans la société moderne. Notre réflexion se focalise notamment sur la célébration des mérites du patrimoine, de la durée, de l’héritage familial, des savoirs par la transmission. Cette transmission garantit la vie sociale de l’individu.
Mots clés : Individu, Roman, savoirs, Socialisation, Transmission.
Abstract :
During the Belle Époque, the trend was influenced by refinement, the cult of beauty, at the casino etc. The public is also marked by this madness of pleasures and it is this optimism that leads the authors to look at “the concrete”. Thus, the textual structure will draw on a certain life force that ultimately corresponds to the ambient climate and the psychology of the moment. It is with this in mind that Paul Bourget, through his work L’Étape, will address the issue of social ascension, he undertakes to reflect on the disintegration of family values and the resulting social consequences. The novel also deals with the issue of uprooting and “social downgrading”: in other words, it is through writing to talk about the problems generated by the too great freedom and autonomy granted to individuals in modern society. Our reflection focuses in particular on the celebration of the merits of heritage, duration, family heritage, knowledge through transmission. This transmission guarantees the social life of the individual.
Keywords: Individual, Novel, knowledge, Socialization, Transmission.
Diokel SARR
Résumé :
Nous nous sommes proposé, dans le premier point de la présente étude, de montrer que l’obligation qu’ont les auteurs du Moyen âge de réécrire les choses déjà dites afférentes aux valeurs culturelles chevaleresco-courtoises, jugées dignes de mémoire propres à l’élite aristocratique, transparaît dans le texte-macrocosme. C’est précisément quand « aimer » devient une condition sine qua non à l’incarnation de l’idéal humain que constitue la courtoisie et que l’indifférence à l’amour minore ou annihile toute considération ou renommée gagnée dans l’univers périlleux de la chevalerie (les prouesses guerrières) très prisée à l’époque féodale. Eu égard à cette étroite interaction ou au rapport de corrélation, l’amour et la guerre demeurent l’avers de la culture aristocratique qu’entendent pérenniser Marie de France dans ses Lais. Par ailleurs, les formules proverbiales relevant d’hypotextes profanes (le discours populaire) s’imposent à la vue du lecteur ou à l’ouïe de l’auditeur sous l’apparence de mots et phrases autonomes ; d’où le dévolu que nous avons jeté sur le texte macrocosme dans l’analyse du second point. Ces mots et phrases, qui reviennent de manière répétitive, sont tout de même récapitulatifs et facilitent la rétention mémorielle du lecteur ou de l’auditeur ; en témoigne l’incontestable valeur mnémotechnique qu’ils acquièrent en vue de la pérennisation de valeurs culturelles chevaleresco-courtoises de l’aristocratie féodale.
Mots-clés : guerre, amour, chevaleresco-courtoise, mnémotechnique, culture.
Abstract : We proposed, in the first point of the present study, to show that the obligation that the authors of the Middle Ages had to rewrite the things already said relating to the chivalrous-courtly cultural values, considered worthy of memory specific to the aristocratic elite, is reflected in the macrocosm-text. It is precisely when “loving” becomes a sine qua non condition for the incarnation of the human ideal that constitutes courtesy and that indifference to love diminishes or annihilates any consideration or fame gained in the perilous universe of chivalry (warlike prowess) highly prized in feudal times. Given this close interaction or correlation, love and war remain the obverse of the aristocratic culture that Marie de France intends to perpetuate in her Lais. Furthermore, proverbial formulas relating to profane hypotexts (popular discourse) impose themselves on the reader’s sight or the listener’s hearing under the appearance of autonomous words and sentences; hence the focus that we have set on the macrocosm text in the analysis of the second point. These words and phrases that come back repetitively are still summarizing and facilitate the reader or listener’s memory retention; this is evidenced by the incontestable mnemonic value that they acquired with a view to perpetuating the chivalrous-courtly cultural values of the feudal aristocracy.
Keywords: war, love, chivalrous-courtly, mnemonic, culture.
John Vernon MIKELET
Résumé : Une œuvre littéraire même sous sa forme la plus éthérée est chargée de mondanité, c’est-à-dire qu’elle n’existe pas ex-nihilo mais prend encrage dans le temps et dans l’espace de son émergence. Il en est ainsi du roman francophone subsaharien dont la surconscience culturelle tient, soutient et détermine l’œuvre. Ainsi formulé, le centre de pertinence de cet article réside autour de la circulation des savoirs autochtones dans le roman francophone subsaharien. Il s’intéresse à la manière dont la diégèse romanesque – notamment la narration fragmentée – constitue une forme de problématisation, de diction et de vectorisation des cultures endogènes africaines dans un monde mondialisé enclin à une standardisation culturelle des pays du Sud.
Mots clés : Habitus – culturels ancestraux – diégèses – contemporaines – Afrique centrale
Abstract: A literary work, even in its most ethereal form, is charged with worldliness, that it does not exist ex-nihilo but is anchored in the time and space of its emergence. This is the case with the sub-Saharan French-language novel, who’s cultural over consciousness holds, sustains and determines the work. The center of relevance of this article lies in the circulation of indigenous knowledge in the sub-Saharan French-speaking novel. He is interested in the way in which the novel’s diegesis – fragmented narration – constitutes a form of problematization, diction and vectorization of African endogenous cultures in a globalized world inclined to a cultural standardization of the countries of the South.
Keywords: Habitus – ancestral cultural – diegesis – contemporary – Central Africa.
Alioune WILLANE
Résumé : L’écriture est une modalité d’approche du réel qui sédimente ou traduit tous les aspects de la vie d’une communauté. Sous ce rapport, l’idée de réalisme dépasse la simple relation entre un discours et un vécu. C’est un mécanisme plus complexe d’analyse, de questionnement mais surtout un processus de spécification de tout ce qui constitue la singularité d’un monde. C’est pourquoi, en investissant la poésie populaire sénégalaise ou encore les fictions africaines, il se dégage une idée du lyrisme qui s’oppose à la perception occidentale. C’est parce que généralement dans ces espaces dits africains, on découvre des sociétés épiques dans lesquels la honte et la faiblesse sont des vices de l’âme. En comparant « diahouwo » chanson populaire de Baba Maal à Karim roman sénégalais du Sénégalais Ousmane socé Diop, il s’est agi de montrer comment dans les sociétés traditionnelles africaines se sont développés des rituels singuliers d’expression de la passion, de l’affection sans heurter la morale d’un monde qui abhorre le vice et l’ostentatoire.
Mots clés : écriture-lyrisme-pudeur-poésie-fiction
Abstract : Writing is a method of approaching reality which sediments or translates all aspects of the life of a community. In this respect, the idea of realism goes beyond the simple relationship between a speech and an experience. It is a more complex mechanism of analysis, of questioning but above all a process of specifying everything that constitutes the singularity of a world. This is why by investing in popular Senegalese poetry or even African fiction, an idea of modest lyricism emerges which is opposed to Western perception. This is because generally in this so-called African space, we discover epic societies in which shame and weakness are vices of the soul. By comparing “diahouwo”, a popular song by Baba Maal to Karim, a Senegalese novel by novelist Ousmane socé Diop, the aim was to show how in traditional African societies singular rituals of expression of passion and affection developed. without offending the morality of a world which abhors vice and ostentatiousness.
Keywords: writing-lyricism-modesty-poetry-fiction
Real MONDJO LOUNDOU
Résumé : L’article montre comment à travers la question du rapport médecine occidentale, médecine africaine, il est possible de poser le problème des cultures et savoirs médicaux en Afrique au sud du Sahara avec en appendice les savoirs ancestraux. Il est bien évident, que ce rapport semble le plus souvent être envisagé sous le prisme d’une dichotomie qui oppose les deux types de médecine et qui place la médecine occidentale comme la plus opérante. Or dans cette étude, il convient d’envisager, à notre avis, une possible conciliation, non plus uniquement à partir d’un encensement de la médecine occidentale mais également à travers la complémentarité entre médecine africaine et médecine occidentale. Ce qui apparaît comme un appel à une réappropriation de la médecine traditionnelle africaine et des savoirs ancestraux. Aussi, est-il important de relever les prouesses d’une activité médicale occidentale dont la thérapeutique repose sur la pratique d’une discipline telle qu’elle est enseignée dans les académies et les facultés de médecine. Toutefois, il revient d’observer qu’il existe des affections qui échappent à cette pratique médicinale dite occidentale, et qui ne trouvent pas d’explication rationnelle et seraient peut-être issues de la sorcellerie ou d’origine mystico-spirituelle. D’où le recours à la médecine traditionnelle africaine qui paraît être une alternative crédible d’un point de vue du traitement à l’indigénat, en s’appuyant sur les savoirs ancestraux endogènes.
Mot-clé : diagnostic, maladie, médecine occidentale, médecine africaine, thérapie
Abstract : The article shows how through the question of the relationship between Western medicine and African medicine, it is possible to raise the problem of cultures and medical knowledge in Africa south of the Sahara with ancestral knowledge as an appendix. It is quite obvious that this relationship seems most often to be considered through the prism of a dichotomy which opposes the two types of medicine and which places Western medicine as the most effective. However, in this study, it is appropriate to consider, in our opinion, a possible conciliation, no longer solely based on the praise of Western medicine but also through the complementarity between African medicine and Western medicine. This appears to be a call for a reappropriation of traditional African medicine and ancestral knowledge. Also, it is important to note the prowess of Western medical activity whose therapy is based on the practice of a discipline as it is taught in academies and faculties of medicine. However, it is important to observe that there are conditions which escape this so-called Western medicinal practice, and which do not find a rational explanation and could perhaps come from witchcraft or of mystical-spiritual origin. Hence the use of traditional African medicine which appears to be a credible alternative from a treatment point of view to the indigenous, relying on endogenous ancestral knowledge.
Keyword: diagnosis, disease, modern medicine, traditional medicine, therapy
Ornela Diane MENGUE et Emma-Flore MEZOCK-ASSEH
Résumé: Les savoirs ancestraux sont des connaissances, des pratiques, des compétences et des croyances développées par des populations et des communautés de génération en génération. Ils sont profondément ancrés dans la culture, l’histoire, le langage, et les relations avec l’environnement de ces communautés. Plusieurs écrivains investissent le champ de transmission des savoirs ancestraux avec leur récits qui varient dans leur approche parfois similaire. À cet égard, nous avons choisi de nous pencher sur La gloire de mon père de Marcel Pagnol et Le monde s’effondre de Chinua Achebe en réalisant une étude comparative. Parler des savoirs ancestraux, c’est s’intéresser principalement à la manière dont les connaissances, compétences, traditions et pratiques développées par divers peuples peuvent être préservées et transmises à de futures générations. Aussi, la notion des savoirs ancestraux nous invite-t-elle à une réflexion profonde sur la manière dont les sociétés contemporaines se rapportent au passé, s’inscrivent dans une démarche de valorisation des connaissances et compétences héritées de leurs ancêtres. Surtout, à l’ère de la mondialisation et de l’accélération technologique, la préservation de la diversité culturelle et la résilience écologique sont devenues des enjeux majeurs. Tout cela met en lumière la complexité de la transmission des savoirs ancestraux dans un monde où les modes de communication et les structures sociales ont profondément changé. De ce constat, peuvent découler les interrogations suivantes : Comment les savoirs ancestraux peuvent-ils être partagés entre deux cultures de manière respectueuse et enrichissante pour tous ? Comment s’opère la transmission des savoirs ancestraux dans deux romans français et nigérian ? Nous avons formulé l’hypothèse que la transmission de ces connaissances d’une génération à l’autre peut impliquer l’enseignement à partir des méthodes traditionnelles comme les récits oraux, les pratiques rituelles et les démonstrations pratiques.
Mots clés : cultures, transmission, savoirs ancestraux, compétences, pratiques
Abstract: Ancestral knowledge is knowledge, practices, skills and beliefs developed by populations and communities from generation to generation. They are deeply rooted in the culture, history, language and relationships with the environment of these communities. Several writers are investing in the field of transmission of ancestral knowledge with their narratives that vary in their sometimes similar approach. In this regard, we chose to look at The Glory of my Father by Marcel Pagnol and The World Collapses by Chinua Achebe by conducting a comparative study. Talking about ancestral knowledge is mainly concerned with how the knowledge, skills, traditions and practices developed by various peoples can be preserved and passed on to future generations. Thus, the notion of ancestral knowledge invites us to reflect deeply on how contemporary societies relate to the past and are part of a process of valuing the knowledge and skills inherited from their ancestors. In particular, in the era of globalization and technological acceleration, preserving cultural diversity and ecological resilience have become major issues. All this highlights the complexity of transmitting ancestral knowledge in a world where communication patterns and social structures have changed profoundly. From this observation, the following questions can arise: How can ancestral knowledge be shared between two cultures in a respectful and enriching way for all? How is the transmission of ancestral knowledge in two French and Nigerian novels ? We hypothesized that the transmission of this knowledge from one generation to another may involve teaching using traditional methods such as oral narratives, ritual practices and practical demonstrations.
Keywords: cultures, transmission, ancestral knowledge, skills, practices
Olivier Kadja EHILE
Résumé : Elle ne passe pas inaperçue dans l’union légale de l’homme et de la femme. Critiquée parfois pour son coût exorbitant dans certaines traditions, la dot est pourtant le symbole de la reconnaissance, de l’approbation et de l’implication d’une famille dans le mariage. Son déroulement est la preuve de l’existence de la tradition qui se retrouve au travers de ses diverses présentations. C’est la transmission d’un savoir ancestral qui se fait de famille en famille de sorte à pérenniser les us et coutumes. Elle s’inscrit dans la conscience traditionnelle et revendique une place dans la déstructuration de la société. Elle bénéfice aussi bien de la caution religieuse que coutumière si bien que sa légitimité ne souffre d’aucune contestation dans la communauté. De ce fait, au-delà de l’union qu’elle rend formelle, se retrouvent les valeurs du respect des symboles traditionnels, de la quiétude de l’âme et de l’esprit mais aussi, un véritable marketing qui se construit autour de la nouvelle mariée. Ce jeu qui implique les deux familles est le début d’une alliance qui va traverser les différentes difficultés pour maintenir la solidité des familles. Le cinéma se veut le relais de cette facette culturelle qui résiste à la modernité.
Mots clés : dot-cinéma ivoirien-identité culturelle-symbole
Abstract: It does not unnoticed in the legal union of man and woman. Sometimes criticized for its exorbitant cost in certain traditions, the dowry is nevertheless the symbol of the recognition, approval and involvement of a family in marriage. Its unfolding is proof of the existence of the tradition which is found through its various presentations. Its the transmission of ancestral knowledge that takes place from family to family in order to perpetuate habits and customs. It is part of traditional consciousness and claims a place in the destructuring of society. It benefits from both religious and customary support so that its legitimacy does not suffer from any dispute in the community. Therefore, beyond the union that it makes formal, there are the values of respect for traditional symbols, peace of mind and spirit, but also real marketing that is built around the new bride. This game which involves the two families is the beginning of an alliance wich will go through the various difficulties to maintain the solidity of the families. The cinema wants to be the relay of this cultural facet which resists modernity.
Keywords : dowry-ivorian cinema-cultural identity-symbol
Kouadio Félix ATTOUNGBRE
Résumé : La question de la transmission-sauvegarde des savoirs ancestraux est aujourd’hui une préoccupation fondamentale pour la souveraineté des peuples africains. Bon nombre de ces savoirs ancestraux sont profondément enracinés dans les traditions et les pratiques socioculturelles endogènes et spécifiques à des groupes sociaux bien donnés. Dans cette mosaïque humaine, chaque peuple africain a pu développer et conserver ses savoirs, qu’ils soient matériels ou immatériels depuis des siècles jusqu’à nos jours. Parmi ces savoirs, les traditions musicales figurent au premier plan eu égard aux divers rôles et fonctions que la musique joue dans les sociétés traditionnelles africaines. D’ailleurs, les sonorités émanent des instruments inventés par les alleux. Ces instruments de musique africains sont donc des outils porteurs de mémoire, de message et de symbolique, grâce auxquels l’on a pu acquérir les savoirs que les ancêtres ont conservés et transmis de génération en génération. Cependant, la Côte d’Ivoire est un creuset culturel qui regorge d’une réserve organologique dont le xylophone DJOMLO reste jusque-là un outil primordial, car sa valeur sociale est au-delà de la production sonore. L’étude du xylophone DJOMLO en tant que support musical, didactique, communicationnel et son adaptation à la société contemporaine constitue notre préoccupation.
Mots-clés : Société, Tradition, Savoir ancestral, Musique, Xylophone Djomlo, Création, Adaptation
Abstract : The question of the transmission and preservation of ancestral knowledge is today a fundamental concern for the sovereignty of African peoples. Many of these ancestral knowledge are deeply rooted in endogenous socio-cultural traditions and practices specific to specific social groups. In this human mosaic, each African people has been able to develop and preserve their knowledge, whether material or immaterial, for centuries until today. Among this knowledge, musical traditions figure prominently in view of the various roles and functions that music plays in traditional African societies. Moreover, the sounds emanate from the instruments invented by the Alleux. These African musical instruments are therefore tools carrying memory, messages and symbolism, thanks to which we were able to acquire the knowledge that the ancestors preserved and transmitted from generation to generation. However, Ivory Coast is a cultural melting pot which is full of an organological reserve of which the DJOMLO xylophone remains a primordial tool until now, because its social value goes beyond sound production. The study of the DJOMLO xylophone as a musical, didactic, communicational support and its adaptation to contemporary society constitutes our concern.
Keywords: Society, Tradition, Ancestral knowledge, Music, Djomlo xylophone, Creation, Adaptation
SECTION 3 Philosophie
Henri Joël DEGUE et Eustache Roger Koffi ADANHOUNME
Résumé : Agbanou est un tribunal traditionnel de la cosmogonie africaine qui œuvre pour la justice et la paix. Placé sous l’autorité du dieu Hêviosso, il prononce la loi et rend la justice. Seulement, avec la modernité, cette institution traditionnelle tend à disparaître avec les valeurs ancestrales dont elle regorge. Notre étude est un regard philosophique sur cette institution traditionnelle dans ses compétences, ses valeurs pour le présent et l’avenir du continent africain. Elle s’inscrit dans la logique de reconstruction de l’identité culturelle et religieuse africaine à travers la promotion de ses valeurs ancestrales.
Mots clés : Agbanou, institution traditionnelle, justice, paix
Abstract : Agbanou is a traditional court of African cosmogony which works for justice and peace. Placed under the authority of the god Hêviosso, he speaks the law and delivers justice. However, with modernity, this traditional institution tends to disappear along with the ancestral values it abounds. Our study is a philosophical look at this traditional institution in these skills, its values for the present and the future of the African continent. It is part of the logic of the reconstruction of African cultural and religious identity through the promotion of its ancestral values.
Keys words: Agbanou, traditional institution, justice, peace
EBANG ELLA
Résumé : La présente contribution pointe le problème du modèle de société de la communauté mythique appelée Engong, ainsi que le mode d’organisation gouvernementale de ce monde idéal du point de vue de sa pratique politique. L’enjeu au centre de ce problème, c’est la question de l’homogénéité conceptuelle de la notion de citoyenneté, à partir de la question de savoir si le concept de citoyen s’appréhende chez les Ékangs de la même manière que chez les Grecs, et si la citoyenneté revêt entre les deux espaces culturels une valeur universellement identique. En effet, du point de vue de cette orientation problématique, il est connu que l’universalisme et le mondialisme nourrissent des velléités homogénéisantes des valeurs culturelles, tout en les enracinant dans un individualisme occidental plus possessif que transculturel. Et, dans le passé, l’européocentrisme considérait lui aussi, dans une optique quasi similaire, certains aspects de l’organisation de la vie politique tels que l’État et la citoyenneté, comme étant méconnus des Africains. Contre de telles lectures, la présente contribution s’attèle donc à démontrer, à titre d’hypothèse, que la citoyenneté est universelle et non propre aux Grecs, mais que son usage ne se prête pas à l’universalisme, mais aux particularismes. En sorte que de la même façon que le civisme diffère de la noblesse, la citoyenneté contraste, elle aussi, chez les Ékangs, du point de vue de son sens et de son application, avec le sens et l’usage que les Grecs lui confèrent. C’est donc à dégager ces différences et à éclairer cette orientation analytique que la présente proposition de communication entend se consacrer.
Mots clés : citoyen, citoyenneté, Ékang, Mvett, universalisme
Abstract : This contribution points out the problem of the model of society of the mythical Ékang community called Engong, as well as the mode of governmental organization of this ideal world from the point of view of its political practice. The issue at the center of this problem is the question of the conceptual homogeneity of the notion of citizenship, based on the question of whether the concept of citizen is understood among the Ékangs in the same way as among the Greeks, and if citizenship has a universally identical value between the two cultural spaces. Indeed, from the point of view of this problematic orientation, it is known that universalism and globalism nourish desires to homogenize cultural values, while rooting them in a Western individualism that is more possessive than transcultural. And, in the past, Eurocentrism also considered, in an almost similar perspective, certain aspects of the organization of political life such as the State and citizenship, as being unknown to Africans. Against such readings, the present contribution therefore sets out to demonstrate, as a hypothesis, that citizenship is universal and not specific to the Greeks, but that its use does not lend itself to universalism, but to particularisms. So that in the same way that civics differs from nobility, citizenship also contrasts, among the Ekangs, from the point of view of its meaning and its application, with the meaning and use that the Greeks confer on it. It is therefore to identify these differences and to shed light on this analytical orientation that this communication proposal intends to devote itself.
Keywords: Citizen, citizenship, Ékang, Mvett, universalism
Astride BISSA BI NZUE et Cyrille MICKALA
Résumé : S’il est vrai que l’humanité est une, il est tout aussi exact que chaque peuple a sa culture, son art, son système de valeurs et de représentations : le Mvett est celui des Fang ! Point n’est besoin de rappeler que sous les assauts de l’occidentalisation du monde, dont l’une des meilleures expressions est l’éducation, le Mvett, comme la quasi-totalité des savoirs endogènes, a été négligé. Eu égard à cela, cet article, aux allures de plaidoyer pour une prise en compte des savoirs endogènes dans la formation de l’homme et du citoyen, a pour but de présenter le Mvett non seulement comme le creuset d’une éducation durable, mais aussi comme un élément de promotion d’une philosophie de l’art nègre à partir des savoirs endogènes qui le structurent. En effet, enseigner les savoirs endogènes du Mvett, en plus de suggérer une contextualisation des savoirs et pratiques, fait de cet art un socle de références à partir duquel peut se concevoir une philosophie de l’art nègre vue comme une approche pédagogique dont le caractère durable serait fonction de son ancrage dans les héritages traditionnels. Cet article ne propose pas de tout rejeter de « l’ailleurs », il s’agit plutôt, pour la transformation réelle de l’Afrique, de définir de nouvelles politiques éducatives et culturelles, s’inspirant, également, des valeurs endogènes.
Mots clés : Mvett, Savoirs, Philosophie- Art, Éducation, Afrique.
Abstract : If it is true that humanity is one, it is equally true that each people has its own culture, its own art, its own system of values and representations: Mvett is that of the Fang! There’s no need to point out that under the onslaught of the Westernisation of the world, one of the best expressions of which is education, Mvett, like almost all endogenous knowledge, has been neglected. In view of this, the aim of this article, which is in the nature of a plea for endogenous knowledge to be taken into account in the training of man and citizen, is to present Mvett not only as a crucible for sustainable education, but also as a means of promoting a philosophy of Negro art based on the endogenous knowledge that structures it. In fact, teaching the endogenous knowledge of Mvett, as well as suggesting a contextualisation of knowledge and practices, makes this art a reference base from which a philosophy of Negro art can be conceived as a pedagogical approach whose lasting character would depend on its anchorage in traditional heritages. This article does not propose to reject everything from ‘elsewhere’, but rather, for the real transformation of Africa, to define new educational and cultural policies that are also inspired by endogenous values.
Keywords: Mvett, Knowledge, Philosophy, Art, Education, Africa.
SECTION 4 Sociologie, sciences de l’éducation, de l’information et de la communication
Bèbè KAMBIRE
Résumé : L’orpaillage est une activité ancestrale chez certains lobi au Sud-Ouest du Burkina Faso. Le plus emblématique est l’orpaillage féminin connu sous l’appellation dɛ ɛssɩrɛ en lobiri (langue des Lobi). Ouverte à toutes les femmes, dɛ ɛssɩrɛ consiste à recueillir la terre potentiellement aurifère par creusage de puits, grattage ou balayage, puis la laver et transvaser successivement à l’aide des calebasses afin de récolter de l’or. Comme tout artisanat traditionnel, l’orpaillage est imprégné du sacré, avec pour conséquences un certain nombre de savoirs, de rites et d’interdits auxquels sont soumises les orpailleuses mais peu abordés par les écrits. Face aux mutations de la société lobi qui ébranlent les canaux de transmission orale des savoirs ancestraux, la consignation de la transmission du dɛ ɛssɩrɛ dans les écrits est d’un intérêt scientifique et social. Des entretiens individuels avec neuf dépositaires de connaissances sur l’orpaillage féminin dont quatre orpailleuses du village de Doudou et Wolo-Wola ainsi que des observations directes effectuées en 2022 et 2023 ont apporté des éclairages sur l’apport social de cet artisanat et les modalités de transmission de cette tradition. Il ressort que l’or a des fonctions sociales, culturelles et religieuses. Quant à l’orpaillage, il constitue une source de revenus pour le groupe, les femmes et un canal d’éducation des enfants. Aussi, de génération en génération, les techniques d’orpaillage, les rites et interdits relatifs à l’orpaillage se transmettent de mère en fille à travers l’éducation familiale et l’apprentissage, parachevé par le rite du don de la calebasse (lere). Ce rite consacre l’autonomisation économique de la jeune orpailleuse. Les rites funéraires dédiés à une orpailleuse qui a rangé définitivement la calebasse notamment les mimes, et l’exposition des richesses vulgarisent cet artisanat au-delà de la corporation des orpailleuses et le sauvegarde dans la mémoire collective. Cependant, cette tradition, tout en conservant son essence écologique, doit intégrer davantage d’innovations. Sinon, elle est exposée à la sclérose.
Mots clés : Lobi, orpaillage féminin, savoirs ancestraux, transmission intergénérationnelle, mimes.
Abstract: Gold panning is an ancestral activity in some Lobi in southwest of Burkina Faso. The most iconic is the female gold panning known as dɛ ɛssɩrɛ in lobiri language. Open to all women, it consists of collecting the potentially gold bearing land by digging wells, scarping ou sweeping, then wash it and transfers successively using the calabasses to harvest gold. Like all traditional crafts, gold panning is impregnated with the sacred, with a number of rites and prohibitions to which the gold panners are subjected but little addressed by the writings. Faced with the mutations of the Lobi company that undermine the oral transmission channels of ancestral knowledge, the consignment of the transmission of dɛ ɛssɩrɛ in the writings is of a scientific and social interest. Individual interviews with nine ressource people including four women gold panners of Doudou and Wolo-Wola and direct observations made in 2022 and 2023 have brought lighting on the social contribution of this crafts and the modalities of transmission of this tradition. It appears that gold has social, cultural and religious functions. As for gold panning, it is a source of income for the group, the women and a channel for educating children. Also, from generation to generation, the techniques of gold panning, the rites and prohibited relating to the gold panning are transmitted from mother to daughter through family education and learning, completed by the rite of gift of the calabash”(lere) This rite devotes the economic empowerment of the young women gold panners. The funeral rites dedicated to the deceased gold panners, including the mimes, and the exhibition of the wealth popularize this craft beyond the corporation of the gold panners and the backup in the collective memory. However, this tradition, while remaining ecological, must integrate more innovations. If no, it is exposed to sclerosis.
Keywords : Lobi, female gold panning, ancestral knowledge, intergenerational transmission, mime.
Armel NGUIMBI
Résumé : Décrypter la transmission des savoirs qui, spécifiquement, habitent le dire et le geste de Rèdiwa, personnage du roman de l’écrivain gabonais Laurent Owondo, constitue l’objet du présent article. Dans la culture africaine, le transfert des connaissances des Anciens aux plus jeunes prend une tournure particulière au regard de la proximité qui peut exister entre les grands parents et leurs petits-enfants, surtout si le nom porté par le petit fils est éponyme à celui du grand-père. C’est précisément le processus par lequel ce personnage conduit subtilement son petit-fils, Anka, à la connaissance des mystères d’Ombre, de l’ocre et du kaolin qui nous intéresse. Partant de l’analyse qualitative des fragments où se déploient le discours et les attitudes de Rèdiwa, et après avoir exposé des théories traditionnelles et contemporaines en éducation, trois modèles de transfert des savoirs imbriqués, surgissent de l’analyse : un modèle semi directif, un autre réflexif et un dernier, plus subtile, centré sur l’introspection. La combinaison de ces trois modèles enfante et façonne un apprenant complètement épanoui et autonome. Au regard des remises en question permanentes, souvent conflictuelles, des modèles d’enseignement et d’apprentissage, le roman de Laurent Owondo apparaît comme un guide pédagogique tendant à dépasser ces conflits et propose la mixité des méthodes dans des situations d’apprentissage précises.
Mots clés : production, transfert, savoirs ancestraux, théories éducatives, modèles de cognition, Anka, Rèdiwa
Abstract : The aim of this article is to decipher the models of knowledge transmission that specifically inhabit the words and actions of Rèdiwa, the character in the novel by Gabonese writer Laurent Owondo. In African culture, the transfer of knowledge from the elders to the younger generation takes on a particular significance in view of the proximity that can exist between grandparents and their grandchildren, especially if the name borne by the grandson is eponymous with that of the grandfather. It is precisely the process by which this character subtly leads his grandson, Anka, to knowledge of the mysteries of Ombre, ochre and kaolin that interests us. Starting with a qualitative analysis of the fragments in which Rèdiwa’s discourse and attitudes unfold, and after outlining traditional and contemporary educational theories, three interlocking models of knowledge transfer emerge from the analysis: a semi-directive model, a reflexive model and a more subtle model centered on introspection. The combination of these three models gives birth to a fully-fledged, autonomous learner. In view of the constant, often conflicting, questioning of teaching and learning models, Laurent Owondo’s novel appears as a pedagogical guide to overcoming these conflicts, proposing a mix of methods in specific learning situations.
Keywords: production, transfer, ancestral knowledge, educational theories, models of cognition, Anka, Rèdiwa
Marie Zoé MFOUMOU
Résumé : Cet article qui traite de la construction de l’identité féminine dans la société traditionnelle gabonaise (notamment chez les Ékang) consiste, par la méthode comparative (entre tradition et modernité), à montrer que, dans la société traditionnelle, la socialisation ou l’éducation de la jeune fille relevait d’un processus de transmission au cœur duquel se trouvait la mère. De nos jours, lorsqu’on parle de socialisation des filles, l’accent semble être davantage mis sur la scolarisation, les inégalités ou la prévention contre les injustices sociales. Parfois, on a tendance à combattre la partie de cette éducation qui souhaite affirmer le rôle social de la femme. Alors, on établira difficilement le lien entre la construction de l’identité féminine et la transmission. Or, dans toute société, « le mâle » et « la femelle » se fabriquent[1] conformément aux valeurs à préserver. La question qui oriente cette communication est de chercher à comprendre, à partir de l’exemple du peuple Ékang, comment se fabriquaient les « femelles » dans la société traditionnelle ? Pour y apporter des éléments de réponse, notre préférence va à la posture inductive et la méthode qualitative, en privilégiant les récits de vie, les entretiens et, dans une moindre mesure, la recherche documentaire.
Mots clés : identité féminine, socialisation, transmission, valeurs traditionnelles
Abstract : The object of this contribution consists, through the comparative method (between tradition and modernity), of showing that, in traditional society, the socialization or education of the young girl was part of a process of transmission at the heart of which was the mother. Nowadays, when we talk about the socialization of girls, the emphasis seems to be placed more on schooling, inequalities or prevention against social injustices. Sometimes, we tend to fight the part of this education which wishes to affirm the social role of women. So, it will be difficult to establish the link between the construction of feminine identity and transmission. However, in any society, “the male” and “the female” are made in accordance with the values to be preserved. The question that guides this communication is to seek to understand, based on the example of the Ékang people, how “females” were made in traditional society? To provide some answers, our preference is for the inductive posture and the qualitative method, favoring life stories, interviews and, to a lesser extent, documentary research.
Keywords : female identity, socialization, transmission, traditional values.