Vol.1
NUMÉRO SPÉCIAL N°001, VOLUME 1 – DÉCEMBRE 2023
GRALIFAH N°001, VOLUME 1 2023 [SOMMAIRE]
GRALIFAH N°001, VOLUME 1 2023 [MONOGRAPHIE]
« La représentation du féminin » à l’ École Normale Supérieure, Libreville – Gabon/ Les 26, 27 et 28 avril 2023 // « La représentation du féminin » à l’ École Normale Supérieure, Libreville – Gabon/ Les 26, 27 et 28 avril 2023
Le présent volume découle du premier colloque organisé par le Groupe de recherche en art, littératures d’expression française, anglaise et hispanique (GRALIFAH). Ce colloque international intitulé « La représentation du féminin » s’est tenu les 26, 27 et 28 avril 2023 à l’École Normale Supérieure de Libreville au Gabon. Les échanges ont été l’occasion pour de nombreux participants, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, de démontrer que la représentation de la femme mérite d’être repensée. Autour d’une quatre-vingtaine de communications, les différentes interventions ont surtout porté sur les littératures, les langues, les arts, le droit, la philosophie, la didactique, l’histoire, la géographie, la sociologie de l’éducation, la psychologie, la pédagogie et la communication. Mais pour ce volume I, nous avons sélectionné les articles les plus pertinents sur les littératures, les langues et les arts. Il s’est agi d’examiner toutes les contingences possibles qui entravent ou boostent les réalisations féminines, de voir comment la perception, les représentations du féminin concourent à orienter la vision ou positionner certaines femmes sur les échiquiers de l’édification de la société. Dans la perspective des actes de ce colloque, 52 contributions ont été soumises à l’appréciation du Comité scientifique et de lecture. Au sortir de l’évaluation, 37 d’entre elles ont été retenues pour constituer les principales articulations du premier numéro de la revue du GRALIFAH. Elles sont reparties en 3 sections : (1) Littératures, (2) langues, (3) arts. Nous saluons particulièrement la rigueur des membres du Comité scientifique et de lecture, la perspicacité des membres du Comité permanent du GRALIFAH, mais aussi la patience des contributeurs. La section (1) Littératures, renferme les diverses littératures française, africaine, francophone, anglophone, germanique et hispanique. L’article issu de la leçon inaugurale de Laure LÉVÊQUE vise à déconstruire les théories racistes sous la plume d’André Reuzé qui démontre à partir de l’histoire transposée de La Vénus d’Asnières que la supériorité raciale est sans fondement. Omer MASSOUMOU dans sa leçon plénière appréhende la représentation de la femme noire pendant la colonisation à travers Voyage au Congo d’André Gide et Makambo. Une vie au Congo de Jean de Puytorac. Esther NKA MANYOL examine le concept du féminin sacré à partir du Palimpseste d’Archimède d’Éliette Abécassis. La contribution de Yetsu MASUNG’A, tout comme celles de Joëlle Fabiola NSA NDO, Florence Neige EYEANG ETOUKE, Adélaïde Bakissia SERIFOU et de Myriam Marina ONDO sont axées sur la représentation du féminin dans la littérature française. Tour à tour sont débattues les questions de contre-portrait dans les Mémoires d’outre-tombe de Chateaubriand, de maîtresse-politique ou d’initiatrice du groupe dans Les Caves du Vatican d’André Gide, L’Étape de Paul Bourget et L’Enfant chargé de chaînes de François Mauriac, de la relation maternelle ou de servage qui lie la femme à l’homme, des representations archétypales du féminin dans Raga de Le Clézio, des représentations poétiques et picturales dans Les Mains libres de Paul Éluard.
L’étude de Yves DIOUF pose le problème de la femme infidèle dans Le Maquis de Mosé Chimoun et à titre illustratif, Maryse AZUE MINKO vient corréler dans son étude, exil, exotisme et infidélité dans Amours sauvages de Calixte Beyala. Tandis que Marthe OYANE METOGHO décide de mettre à l’ordre du jour l’écoféminisme des incivilités féminines pensé comme une forme d’émancipation. A contrario Marie Cécile BOUGUIA FODJO remet en question l’émancipation et l’identité féminines à partir de L’enfant de la révolte muette de Camille Atenga Nkoa et de Garonne in absentia de Jean-Michel Devésa. Toujours dans la droite ligne des études féministes, Yvette ESSONGUE se base sur l’Ubuntu tel qu’il est perçu par Odome Angone pour justifier un afro-féminisme porté par son universalité. Rodrigue BOULINGUI montre comment l’instabilité féminine peut être à l’origine des violences faites aux hommes dans quelques fictions africaines francophones. Cette instabilité des femmes est également observée dans Cabri mort n’a pas peur du couteau de Franck Bernard Mvé tel que le constate Faustin MEZUI M’OKANE. En effet, les femmes sont représentées dans le roman de Franck Bernard Mvé comme des manipulatrices qui ont inversé le pôle du pouvoir afin de maintenir les hommes sous leur coupe. Scheldon Bellock NGOULOU NGAVOUKA se propose de lire l’héroïsme au féminin chez Zoé Valdés et Léonora Miano en s’appuyant sur une approche durandienne. Pour Brou Digry Gnamien Rosine KOUADIO, la littérature sentimentale produite par les auteurs africains rompt avec les clichés féminins occidentaux. Quant à Saadia RAHALI, Yves Romuald DISSY-DISSY et Syntyche ASSA ASSA, ils se sont penchés sur la littérature magrébine. Saadia RAHALI pense qu’écrire est déjà un acte émancipatoire pour les femmes musulmanes écartelées entre honneur collectif et choix individuel. Yves Romuald DISSY-DISSY et Syntyche ASSA ASSA soutiennent que le corps de la femme dans la littérature maghrébine d’expression française, est d’abord un territoire avant d’être un sujet romanesque. Patrice ADICO fait une étude sur la poésie allemande, notamment celle de Goethe, il attribue au poète les qualités d’un esthète pointant habilement sous sa plume l’ambivalence de la figure féminine. D’un côté, Ange Gaël PAMBO PAMBO NDIAYE aborde la représentation de la femme noire en butte au racisme et au sexisme durant l’esclavage. D’un autre côté, Didier Arcade Ange LOUMBOUZI dévoile comment les femmes mexicaines cherche à reconquérir leur terre et leur identité californiennes dans Tortilla Flat, La Perle et Les Pâturages du Ciel de John Steinbeck. Davy MOUSSAVOU PAMBOU fait la peinture de la résilience à travers la représentation des mères chinoises, femmes-passeurs de culture dans The Joy Luck Club d’Amy Tan. Clarisse Maryse MIMBUIH M’ELLA et Rosalie ANDJOUOMO ont montré la position privilégiée de la femme espagnole par rapport aux objectifs de développement durable (ODD) et la volonté des politiques espagnoles à les soutenir.
Elie Stelle Armande MOUSSODJI s’intéresse aux barrières que les femmes dressent contre leur propre émancipation au sein des sociétés patriarcales dans Cinco horas con Mario de Miguel Delibes et La Celestina de Fernando de Rojas. Jean-Lambert PANDJOU porte un regard sur le statut de la femme en Espagne sous le règne de Ferdinand quant au droit de succession. Firmin Alexis Justin ROSSEMOND fait remarquer que la femme noire du Perou est perçue dans l’imaginaire péruvien comme un être de sensualité et de frivolité. Théresa-Manuelle AYANG MASSOUNGA et Hubert EDZODZOMO ONDO questionnent la représentation du féminin dans la religion à partir de El llanto de la perra (2005), Las tres vírgenes de Santo Tomás (2008) y Tres almas para un corazón (2011) de Guillermina Mekuy. La deuxième section (2) langues est composée des contributions sur l’oralité, la linguistique, la lexicographie, Il est à noter avec Ismaël Adédiran ADJIBODOU que les symboles et signes linguistiques qui ont trait à la représentation de la femme en milieu traditionnel ɡùn sont en grande partie liés au mariage. De même, Birame SÈNE, se penche sur le « taasu », chanson populaire en wolof qui sous-tend une représentation métaphorique de la femme. Laititia Fleurette Melang KING-ZOK cherche à caractériser le munyal afin de cerner les normes de la langue peule ou les prescriptions linguistiques qui concourent à oppresser la femme musulmane dans une société patriarcale. Quant à Ludwine MBINDI ANINGA, elle s’est appesantie sur la manière dont les dictionnaires (Dictionnaire Français-Omyènè / Omyènè-Français de Raponda-Walker et Dictionnaire Yilumbu- Français de Mavoungou et Plumel) représentent les femmes dans le choix des expressions imagées et des idiomes. La troisième section (3) arts, axe les réflexions sur le rapport entre la littérature, la musique, le théâtre ou la gravure. Carine MENGUE MBA pense que les chansons d’Akendengue représentent la puissance de la femme génitrice-épouse-déesse et réactualisent des légendes et des mythes ancestraux. Abordant un autre aspect de la section, les recherches de Pingdewindé Issiaka TIENDRÉBÉOGO, de Dope Akouvi Patricienne ADETSI, de Didier TABA ODOUNGA et de Ouaga-Ballé DANAÏ OYAGA nous instruisent sur les représentations des femmes au théâtre. L’article de Pingdewindé Issiaka TIENDRÉBÉOGO met en relief la situation des femmes battantes et créatives à travers la représentation monographique du féminin dans les arts au Burkina Faso. Dope Akouvi Patricienne ADETSI et Didier TABA ODOUNGA explorent la dynamique du personnage féminin dans le théâtre gabonais à partir de six pièces de théâtre : Péronnelle de Ludovic Emane Obiang (2001), La Journée du salopard de Rodrigue Ndong (2010), La Coupe est vide de Billy Monguy (2011), La Terre des sept de Marina Ondo, (2013), La Fille du bar de E. Menié m’Assoko (2013), Aimons-nous vivants de Rodrigue Ndong (2013). En outre, Ouaga-Ballé DANAÏ OYAGA évalue les diverses représentations à travers la théâtralisation du corps féminin dans les pièces de théâtre d’Afrique francophone. Pour terminer, la contribution d’Abid HOUDA démontre que les représentations graphiques de Tanit constituent une source d’inspiration théâtrale dans la mise en scène du personnage mythique féminin.
SOMMAIRE
Résumé : Avec La Vénus d’Asnières, roman peu connu paru en 1924, André Reuzé revisite avec malice la relation coloniale. Dans le futur du XXIIIe siècle où se situe l’action, « cette folle Europe qui avait prétendu dominer le monde » a péri, abîmée dans des guerres fratricides où toute vie s’est éteinte, l’empire du monde appartenant désormais à une « Afrique sortie de l’ombre » qui dépêche une mission aux ruines de Paris. Les savants de l’expédition y découvrent une jeune « indigène » blanche et blonde, « sauvagesse » qu’ils baptisent « Vénus d’Asnières » comme d’autres avaient cru pouvoir appliquer le surnom sarcastique de « Vénus hottentote » à la malheureuse Saartjie Baartman. D’une Vénus l’autre, dans ce monde nouveau où c’est désormais le monde noir qui prétend répandre « les bienfaits de la civilisation », jouant délibérément d’échos dans une heuristique de l’inversion, Reuzé reprend les fondements de l’anthropologie raciale qui a servi, au XIXe siècle qui l’a vu naître, à légitimer scientifiquement les théories racistes et à affirmer la supériorité biologique de l’homme blanc. Dans ces portraits croisés où Reuzé joue des clichés à front renversé, passe une dialectique du Même et de l’Autre. Avec cette fiction décalée, Reuzé fait très subtilement bouger les lignes, invitant moins à un relativisme qu’à un décentrement. Vérité au-delà de la Méditerranée comme d’autres avaient en leur temps pensé la localiser sur le bord européen ? À partir de ces topiques féminines, c’est toute l’histoire des rapports entre les deux rives qui se trouve relue dans une perspective spéculaire qui donne matière à réflexion de reposer sur le principe de l’image inversée, mettant à nu les ressorts du colonialisme.
Mots-clés : relativisme culturel, colonialisme, anthropologie raciale, typologie de genre, satire
VENUS D’ASNIERES VS. VENUS HOTTENTOTE OR HOW TO GET OUT OF A BLACK AND WHITE REPRESENTATION
Abstract: In La Vénus d’Asnières, a little-known novel published in 1924, André Reuzé mischievously revisits colonial relations. In the 23rd-century future in which the action is set, “that mad Europe which had pretended to dominate the world” has perished, shattered in fratricidal wars in which all life has died out, the empire of the world now belonging to an “Africa that has emerged from the shadows”, which dispatches a mission to the ruins of Paris. There, the scientists on the expedition discover a young, blonde, white “native”, a “savage” whom they christened the “Venus of Asnières”, just as others had thought they could apply the sarcastic nickname of “Venus Hottentotus” to the unfortunate Saartjie Baartman. From one Venus to another, in this new world where it is now the black world that claims to be spreading “the benefits of civilisation”, deliberately playing upon echoes in a heuristic of inversion, Reuzé takes up the foundations of the racial anthropology that served, in the nineteenth century that saw its birth, to make a scientific legitimation of racist theories and assert the biological superiority of the white man. In these intersecting portraits, in which Reuzé plays with clichés head-on, one finds a dialectic of the Same and the Other. With this offbeat fiction, Reuzé subtly shifts the lines, inviting us not so much to relativism as to decentring. Would truth lay beyond the Mediterranean, as others have thought in their time of locating it on the European shore? Based on these feminine topics, the entire history of relations between the two shores is reread from a specular perspective that provides food for thought based on the principle of the inverted image, exposing the workings of colonialism.
Keywords: Cultural relativism, colonialism, racial anthropology, gender typology, satire
Résumé: Dans la première moitié du XXe siècle, plusieurs écrivains décrivent ou évoquent en effet l’Afrique centrale dans leurs textes. Louis Ferdinand Céline avec Voyage au bout de la nuit, André Gide, Voyage au Congo et Retour du Tchad, Jean de Puytorac avec Makambo. Une vie au Congo et Retour à Brazzaville. Une vie au Congo, etc. Dans ces textes, une image singulièrement peu glorieuse de la femme noire est donnée à lire. Dans le cadre de cette réflexion, une lecture de « l’image du féminin noir dans Voyage au Congo d’André Gide et dans Makambo. Une vie au Congo de Jean de Puytorac » est menée. L’objectif est de mettre en exergue des éléments de représentation de la femme noire dans un contexte de domination coloniale. Les œuvres littéraires retenues sont des œuvres produites par des Français ayant séjourné au Congo et ayant inévitablement eu des contacts avec des femmes noires. Nous répondrons principalement à la question suivante : quelles sont les formes et les valeurs sémantiques associées aux personnages féminins dans les romans d’André Gide et de Jean de Puytorac ? Comme il sera question de mettre en exergue des personnages féminins par une prise en compte de l’éthos discursif, nous emprunterons quelques concepts à la présentation de soi dans l’optique de Ruth Amossy (2015). Nous étudierons quelques occurrences manifestant les personnages féminins noirs et apprécierons le fonctionnement d’un imaginaire social colonial et la matérialité d’une écriture du stéréotype.
Mots clés : Féminins, représentation, éthos discursif, stéréotype, figuration.
BLACK FEMININE’S IMAGE IN VOYAGE AU CONGO BY ANDRÉ GIDE AND IN MAKAMBO. UNE VIE AU CONGO BY JEAN DE PUYTORAC
Abstract: In the first half of the 20th century, several writers developed or indeed evoked Central Africa in their texts. Louis Ferdinand Céline with Voyage au bout de la nuit, André Gide, Voyage au Congo et Retour du Tchad, Jean de Puytorac with Makambo. Une vie au Congo et Retour à Brazzaville. Une vie au Congo, etc. In these texts, a singularly unglamorous image of the black woman is given to read. As part of this reflection, a reading of “the image of black women in Voyage au Congo by André Gide and in Makambo. Une vie au Congo of Jean de Puytorac” is led. The objective is to highlight elements of representation of black women in a context of colonial domination. The literary works selected are works produced by French people who have stayed in the French colony of Middle Congo and who have inevitably had contact with black women. We will mainly answer to the following question: what are the forms and semantic values associated with female characters in the novels of André G1ide and Jean de Puytorac? As it will be a question of highlighting female characters by taking into account the discursive ethos, we will borrow some concepts from self-presentation from the perspective of Ruth Amossy (2015). We will study some occurrences manifesting the black female characters and will appreciate the functioning of a colonial social imaginary and the materiality of a writing of the stereotype.
Keywords: Feminine, representation, discursive ethos, stereotype, figuration.
Résumé : Rattaché au culte de la Nature ou de la Terre-Mère, le concept de ‘‘féminin sacré’’ renvoie au souvenir d’un âge d’or où la femme occupait une place égale à celle de l’homme et était considérée comme un guide spirituel dans les sociétés primitives. Ce thème actualisé au sein des cercles féministes, issus de la veine ésotérique du New Age, semble trouver dans le polar ésotérique, notamment depuis le succès du Da Vinci Code (D. Brown, 2003), un espace d’expression propice. Très souvent, « la déesse égyptienne Isis et la figure chrétienne de Marie-Madeleine sont […] revisitées par certaines et intégrées à leur système de croyances » (C. Rimlinger, 2021). Dans cette optique, il nous a paru intéressant de réfléchir sur la manière dont ce nouveau genre de littérature policière réactualise et tente de restaurer le féminin sacré. L’exemple du Palimpseste d’Archimède d’Éliette Abécassis semble particulièrement original par la manière dont l’autrice parvient à dissimuler, sous les traits d’un personnage mineur (la femme), une figure majeure (la Déesse-Mère). Il sera donc question de mettre en lumière le paradoxe d’une féminité sous-représentée dans le système des personnages mais omniprésente sur le plan de l’imaginaire.
Mots clés : résurgence, féminin sacré, polar ésotérique.
THE RESURGENCE OF THE SACRED FEMININE IN THE ESOTERIC THRILLER : THE EXAMPLE OF THE PALIMPSEST OF ARCHIMEDES BY ELIETTE ABECASSIS
Abstract : Attached to the cult of Nature or Mother Earth, the concept of “sacred femininity” refers to the memory of a golden age when women occupied a place equal to that of men and were considered as spiritual guide in primitive societies. This updated theme within feminist circles, stemming from the esoteric vein of the New Age, seems to find in the esoteric thriller, and particularly since the success of The Da Vinci Code (D. Brown, 2003), a favorable space for expression. Very often, “the Egyptian goddess Isis and the Christian figure of Mary Magdalene are […] revisited by some and integrated into their belief system” (C. Rimlinger, 2021). With this in mind, it seemed interesting to us to reflect on the way in which this new genre of detective literature updates and attempts to restore the sacred feminine. The example of the Palimpsest of Archimedes by Éliette Abécassis seems particularly original by the way in which the author manages to conceal, under the features of a minor character (the woman), a major figure (the Mother Goddess). It will therefore be a question of highlighting the paradox of a femininity under-represented in the system of characters but omnipresent in the imagination.
Keywords : Resurgence, Sacred Feminine, Esoteric Polar
Résumé : Dans ses Mémoires, Chateaubriand consacre quelques lignes à la princesse de Lieven. Elle y est représentée comme une femme laide de figure, petite dans sa vertu, creuse dans ses idées, aride dans sa conversation, artificieuse dans ses manières, perfide dans sa nature même. Or, si l’on considère les commentaires de Jean-Claude Berchet, qui a dirigé une édition des Mémoires d’outre-tombe et constitué une biographie experte de Chateaubriand ; si l’on se réfère en plus au texte de Françoise Kermina sur Les Egéries russes au XIXe siècle et à la biographie de la princesse de Lieven par Ernest Daudet, il n’apparaît plus nécessaire de consulter l’abondante correspondance que madame de Lieven a entretenue avec le prince de Metternich pour se rendre compte que les Mémoires d’outre-tombe présentent en réalité un contre-portrait de la princesse de Lieven. Dorothée de Benckendorff, comtesse de Lieven par son mariage, se distingue très nettement par des qualités diplomatiques et intellectuelles encore peu reconnues à cette époque chez les personnes de son sexe. Des qualités démontrées à plusieurs occasions -notamment en 1822 au congrès de Vérone où elle représente, seule, l’Empire de Russie- et qui lui valent bientôt le surnom de « Sybille diplomatique de l’Europe ». Grande égérie dans la première moitié du XIXe siècle, elle tient un salon à Paris que fréquente assidûment la crème de la société aristocratique. Si elle a été très attachée à Paris où elle a beaucoup séjourné et où elle s’est éteinte en 1857, l’écho de sa renommée en France s’est étouffé avec les années. Vérifions ! Demandons à un passant à Paris : qui ont été les occupants de l’hôtel Saint-Florentin, situé 2, Rue du même nom ? Il est plus attendu de lui qu’il évoque Robespierre, occupant périodique, ou encore le prince de Talleyrand-Périgord, mort en ces lieux ; et moins attendu qu’il se souvienne que la princesse de Lieven, ayant loué une partie de l’hôtel après la mort de Talleyrand, s’y éteindra dix-neuf années après lui. La présente contribution montrera d’une part que le portait fait par Chateaubriand de la princesse de Lieven avait pour but d’altérer le rayonnement de son souvenir dans la postérité, et d’autre part, tentera de réhabiliter son image en s’approchant au plus près de la femme d’exception qu’elle aura vraiment été.
Mots-clés : Chateaubriand, portrait, Mémoires, femme, Lieven.
COUNTER-PORTRAIT OF THE PRINCESS OF LIEVEN FROM LES MEMOIRES D’OUTRE-TOMBE
Abstract: In his Memoirs, Chateaubriand devotes a few lines to the Princess Lieven. She is depicted as an ugly woman, small in her virtue, hollow in her ideas, dry in her conversation, artificious in its manners, treacherous in its very nature. However, if we consider the comments of Jean-Claude Berchet, who edited an edition of the Mémoires d’outre-tombe and compiled an expert biography of Chateaubriand, if we refer in addition to the text of Françoise Kermina on Les Egéries russes au XIXe siècle, and the biography of the Princess Lieven by Ernest Daudet, it no longer appears necessary to consult the abundant correspondence which Miss Lieven had maintained with the Prince of Metternich for to realize that the Memoirs of Chateaubriand actually present a counter-portrait of the Princess Lieven. Dorothea of Benckendorff, Countess Lieven by her marriage, is very clearly distinguished by diplomatic and intellectual qualities still little recognized at that time among people of her sex. Qualities demonstrated on several occasions, and which soon earned her the nickname “Diplomatic Sybille of Europe”. Great muse in the first half of the nineteenth century, she held a salon in Paris, which was assiduously frequented by the aristocratic society. If she was very attached to Paris where she stayed a lot and where she died in 1857, the echo of her fame in France has been muffled over the years. Check! Let’s ask a passer-by in Paris: who were the occupants of the Hotel Saint-Florentin, located at 2, Rue of the same name? It is more expected of him that he evokes Robespierre, periodic occupier, or the prince of Talleyrand-Périgord, who died in these places; and less expected that he remembers that the princess Lieven, having rented part of the hotel after the death of Talleyrand, will die there nineteen years after him. The present contribution will show on the one hand that the portrait made by Chateaubriand of the Princess Lieven was intended to alter the influence of his memory in posterity, and on the other hand, will try to rehabilitate her image by getting as close as possible to the exceptional woman she has really been.
Keywords: Chateaubriand, portrait, memoir, woman, Lieven.
Résumé : Il y a plusieurs siècles Stendhal affirmait au sujet de la littérature qu’elle était fille de son temps. Une manière d’exprimer le rapport mimétique entre l’esthétique et le réel. Il est difficile de contester une telle assertion car si elle ne s’applique guère à toute fiction, l’expérience vient conforter la position de l’écrivain français. On peut remonter à Aristote et sa conception de la mimésis, reprise par Roland Barthes lorsqu’il s’interroge sur le sens de la littérature. Ou plus proche de nous, à Fortunat Obiang Essono qui évoquait l’historicité littéraire lorsqu’il voulait saisir la quintessence de plusieurs textes littéraires. Tout ceci pour dire que les écrivains réagissent à leur environnement, aux questions prépondérantes qui les façonnent. C’est le cas en France. Le pays est traversé par des événements qui ne laissent pas le corps social sans conséquence. Les auteurs, membres de ce corps, n’échappent pas à cette logique. La période allant de 1890 à 1914, une des plus animées, va fortement marquer les œuvres des enjeux politiques du moment : la place de la nation, l’identité nationale, la décadence, la place des sujets sociaux par rapport à la nation. Pour ce qui est du sujet dans la perspective de l’identité nationale, il y a une perception qui fait état que l’individu décadent soit intégré à la communauté. Les œuvres littéraires, particulièrement des romans à thèse, vont représenter des acteurs sociaux qui évoluent dans le champ socio-politique. Nous comptons parmi ces acteurs des femmes. D’où la thématique qui engage notre réflexion. Celle-ci nous permettra d’interroger la place de la femme lorsque celles-ci deviennent des maîtresses-politiques ou des femmes qui inspirent la déroute sociale, ceci à partir de la représentation romanesque entre 1890 et 1914.
Mots clés : Femme, Identité, Politique, Roman, Représentation.
THE WOMAN AS POLITICAL MISTRESS OR CHARACTER OF THE SOCIAL ROUT IN LES CAVES DU VATICAN BY ANDRE GIDE, L’ÉTAPE BY PAUL BOURGET AND L’ENFANT CHARGE DE CHAINES BY FRANÇOIS MAURIAC
Abstract : Several centuries ago, Stendhal said that literature was the daughter of its time. A way of expressing the mimetic relationship between aesthetics and reality. It’s hard to argue with such an assertion, because while it hardly applies to all fiction, experience supports the French writer’s position. We can go back to Aristotle and his concept of mimesis, taken up by Roland Barthes when he pondered the meaning of literature. Or, closer to home, to Fortunat Obiang Essono, who evoked literary historicity when he wanted to capture the quintessence of several literary texts. All this to say that writers react to their environment, to the overriding issues that shape them. This is the case in France. The country is affected by events that have consequences for society as a whole. Authors, as members of this body, are no exception to this logic. The period from 1890 to 1914 was one of the most animated, and its works were strongly influenced by the political issues of the day: the place of the nation, national identity, decadence, and the place of social subjects in relation to the nation. As regards the subject in the perspective of national identity, there is a perception that the decadent individual should be integrated into the community. Literary works, particularly thesis-based novels, represent social actors in the socio-political field. These actors include women. Hence the theme that engages our reflection. It will allow us to question the place of women when they become political mistresses or women who inspire social disarray, based on their representation in novels between 1890 and 1914.
Keywords : Identity, Politics, Novel, Representation, Woman.
Résumé : Cet article se propose d’étudier les questions liées aux représentations et discours érotique sur le féminin dans le roman Amours de l’écrivaine Léonor De Récondo. Nous nous interrogeons sur ce qu’est le féminin quand il n’est plus réduit à ses fonctions traditionnelles ? Que reste-t-il des représentations du féminin après la critique du genre ? A partir d’une perspective féministe, nous analysons les représentations du féminin, en démontrant sa fonction libératrice du corps. Dans ses romans, l’auteure dénude le corps de ses personnages, en les dérobant constamment au mode d’être imposé par le statut aliénant de la femme. En effet, en assimilant plaisir sexuel et sexualité procréatrice, le plaisir féminin d’enfanter n’est plus rabaissé comme impératif social mais apparaît comme source de plaisir érotique. L’effet érotique produit devient pour les personnages, une libération, à la fois du corps, de la sexualité mais aussi du genre. Nous montrons également comment le terme « féminin » comme mode d’apparaître à autrui, est remis en question dans les romans. L’auteur va (re)-négocier les conventions de la féminité, la manière dont elle est perçue, énonçant une dissonance par rapport aux normes de genre. Enfin, nous examinons le pouvoir contagieux de féminisation du corps. En ce sens, la figure féminine sous l’égide de la femme fatale, provoque un désir ravageur pour l’identité sexuelle des personnages.
Mots clés : corps féminin, représentations, érotisme, subversion.
EROTIC REPRESENTATION OF FEMININ IN THE NOVEL AMOURS OF LEONOR DE RECONDO.
Abstract :This article will study issues related to representation and erotic discourse on the female body in Leonor de Recondo’s novel Amours. It will pose the following questions: What is the “feminine” when it is no longer reduced to its traditional functions? What remains of its representations after the critique of “gender”? From a feminist perspective, I will analyze the representations of this body, demonstrating its liberating function. In her subversive novels, Leonor de Récondo often presents female characters’ nude, which paradoxically enables them to escape the mode of being imposed by the alienating status of “the woman”. By assimilating sexual pleasure and generative sexuality, the female pleasure of childbearing is no longer belittled as a social imperative but appears as a source of erotic pleasure. The erotic effect that their bodies produce becomes, for the characters, a liberation, both from the body, from sexuality but also from gender. I will also look into how the “feminine” as a mode of appearing to others is questioned in the novels. The author (re)-negotiates conventions of femininity, the way it is perceived, uttering a dissonance with gender norms. Finally, I will examine the contagious power of feminization of the body. In this sense, the female figure under the aegis of the femme fatale, provokes a devastating desire for the sexual identity of the characters.
Keywords : female body, representations, eroticism, subversion.
Résumé : Face aux tourments que connaît l’humanité, les regards se tournent de plus en plus vers celle que l’on considère comme la mère de l’humanité, comme la gardienne de la terre c’est-à-dire la femme, mais surtout le principe féminin à travers les archétypes qui le constituent. Le Clézio dans son œuvre Raga, nous ramène à cette dimension de la femme, à ce principe du féminin comme une sorte de rappel mais surtout comme une suggestion de solution pour l’humanité. Si nous retournons à la source de la vie en convoquant la terre, les archétypes qui sont des informations consignées dans l’inconscient de l’individu et qui ne résultent pas de son expérience, semblent être une voie idéale d’exploration de l’inconscient pour y trouver les expressions primordiales du féminin. Ces expressions seront identifiées dans le texte de Le Clezio et permettront de comprendre le langage du féminin sous la plume de cet auteur.
Mots-clés : féminin, archétype, eau, terre, Le Clézio
THE ARCHETYPES OF THE FEMININE IN RAGA BY JMG LE CLEZIO : READING AND INTERPRETATION
Abstract : In the face of humanity’s torments, we are increasingly turning our attention to what we consider to be the mother of humanity, the guardian of the earth, i.e. woman, but above all the feminine principle through the archetypes that constitute it. In his work Raga, Le Clézio brings us back to this dimension of woman, to this feminine principle as a kind of reminder, but above all as a suggestion of a solution for humanity. If we return to the source of life by summoning up the earth, archetypes, which are information recorded in the individual’s unconscious and which do not result from his or her experience, seem to be an ideal way of exploring the unconscious to find the primordial expressions of the feminine. These expressions will be identified in Le Clezio’s text, helping us to understand the language of the feminine in this author’s work.
Keywords : feminine, archetype, water, earth, Le Clézio
Résumé : Avec Paul Éluard, une nouvelle forme de poésie corporelle représentative des émotions et pensées se fait jour. Des femmes à demi esquissées illustrent des poèmes où le poète brosse un portrait très sensuel de la femme. Dans Les Mains libres de Paul Éluard, les poèmes illustrés par les dessins de Man Ray sont en résonance avec la représentation et la vision que les deux artistes ont de la femme. L’objectif de cette contribution est de mettre en exergue les descriptions très poétiques et picturales des traits féminins en vue d’éblouir les lecteurs par des représentations plastiques surréalistes et par une langue suave. La question de la représentation du féminin se trouve ici posée en tant que source séculaire d’un discours maintes fois rabâché parce que visuel et mémoriel à partir des mots que l’on instille dans l’esprit et des images toujours obsédantes consignées par deux plumes. Cette étude nous amène à réfléchir sur les visions surréalistes deux artistes qui concentrent leurs regards sur le corps de la femme en nous appuyant sur la stylistique en vue d’une analyse plus réaliste.
Mots-clés : femme, récit poétique, corps en représentation.
THE REPRESENTATION OF WOMEN IN LES MAINS LIBRES OF PAUL ÉLUARD : POEMS ILLUSTRATED BY MAN RAY’S DRAWINGS
Abstract: With Paul Éluard, a new form of body poetry representative of emotions and thoughts is emerging. Half-sketched women illustrate poems in which the poet paints a very sensual portrait of the woman. In Paul Éluard’s Les Mains libres, the poems illustrated by Man Ray’s drawings resonate with the two artists’ representation and vision of women. The objective of this contribution is to highlight the very poetic and pictorial descriptions of female traits in order to dazzle readers with surrealist representations and a suave language. The question of the representation of the feminine is raised here as centuries-old sources of a discourse that is often repeated because it is visual and memorial, based on the words that are instilled in the mind and the ever-haunting images written in two feathers. This study leads us to reflect on the transmission news two artists who focus their gaze on the body of the woman relying on stylistics for more optimal results.
Keywords : woman, poetic narrative, body in representation.
Résumé : La représentation de la femme dans la littérature africaine masculine est généralement orientée vers la critique objective de l’attitude des personnages romanesques féminins qui transgressent délibérément les règles de vie en communauté édictées par les ancêtres au nom de l’épanouissement collectif. Le recours à la sociocritique de Claude Duchet a permis de décrire, d’analyser, d’interpréter et de discuter cette propension au travestissement prémédité et circonstanciel : elle est une réalité assez poignante dans Le Maquis de Mosé Chimoun où la description de la femme infidèle prend réellement des allures de remontrances. Évidemment, la déviante est présentée comme un individu répulsif dont le comportement subversif est une véritable menace pour la pérennité des traditions d’obédience sexuelle mais elle est surtout assimilée à une apologiste du travestissement. À cet effet, la société traditionaliste, notamment par le biais de Mosé Chimoun, instruit le procès de la femme travestie au grand jour en condamnant ses transgressions pour susciter viscéralement l’aversion des autres pour la dépravation morale. Le premier objectif est alors de valoriser les coutumes à travers leurs pratiques ; en ce qui concerne le second, il consiste à amener la population africaine, sans distinction d’âge et de sexe, à s’enraciner davantage dans ses traditions séculaires.
Mots clés : adultère, femme, sexe, mœurs, représentation
CRISES OF VALUES OF WOMEN IN LE MAQUIS OF MOSE CHIMOUN : THE EXAMPLE OF ADULTERY
Abstract : The representation of the woman in the male african littérature is oriented towards the objective criticism of female romantic character’s behaviour who intentionally break the rules of life in community enacted by ancestors on behalf of collective fullfillment. Resorting of the theory of sociocritism initiated by Claude Duchet helped us to describe, analyze, interpret and discuss this propensity to a premeditated and circumstantial parody : it is a fairly poignant reality in Le Maquis by Mosé Chimoun whose definition of the adulterous female actually seems to be admonishments. The deviant is, of course, presented as a repellent individual whose subversive behaviour is a genuine threat to the surtainability of traditions of sexual obedience, but mainly a justification of the cross dressing. In that respect, the traditionalist society mainly, thanks to Mosé Chimoun, conducts its trial in broad daylight by condemning its violations to arouse strongly other people’s disgust for moral depravity. The first objective is then to enhance customs throughout their practices ; as for the second one, it consists of bringing the African population, without any distinction of race and gender, to be much more rooted in their ancient traditions.
Keywords : Adultery, woman, sex, traditions, representation
Résumé : Le thème de l’exil est très présent et se conjugue avec la figure de la femme africaine dans la plupart des littératures africaines francophones, à l’instar du roman de Calixte Beyala, Amours sauvages. Dans cette réflexion, nous montrerons comment l’autrice examine à sa manière le thème de l’exil et de la condition de la femme africaine à travers l’itinéraire de Eve-Marie, héroïne du roman. Notre hypothèse de travail est la suivante : l’exil de la femme africaine vers l’Europe est susceptible de se solder généralement par une désillusion, en raison du contraste saisissant entre les mœurs occidentales et les pratiques sociales africaines. Grâce à une analyse minutieuse de l’œuvre instruite par la grille sociocritique empruntée à Claude Duchet (1979), consistant à l’étude des manifestations du social dans la structure d’une œuvre littéraire, nous tenterons de comprendre le projet de l’exilée à partir de l’itinéraire du personnage principal. L’enjeu étant de comprendre la vision du monde des femmes africaines avant et pendant l’exil, ses présupposés, ses manifestations et ses conséquences.
Mots clés : Exil, exotisme, intégration, femme africaine, mœurs.
AFRICAN WOMAN AND EXILE IN AMOURS SAUVAGES OF CALIXTHE BEYALA
Abstract : The theme of exile is very present and is combined with the figure of the African woman in most French-speaking African literature, as in Calixte Beyala’s novel Amours sauvages. In this reflection, we will show how the author examines in her own way the theme of exile and the condition of the African woman through the itinerary of Eve-Marie, the novel’s heroine. Our working hypothesis is as follows : the exile of African women to Europe s likely to generally iend in disillusionment, due to the stark contrast between Western mores and African social practices. Through a meticulous analysis of the work, informed by the sociocritical grid borrowed from Claude Duchet (1979), consisting of the study of the manifestations of the social in the structure of a literary work, we will attempt to understand the exile’s project based on the main character’s itinerary. The aim is to understand the worldview of African women before and during exile, its presuppositions, manifestations and consequences.
Keywords : Exile, exoticism, integration, African women, morals.
Résumé: L’objectif de la présente contribution est de démontrer que les incivilités qui caractérisent le personnage féminin anti-héros sont l’expression du pouvoir qu’il déploie pour subvertir l’oppression patriarcale. Considéré à partir de l’écoféminisme qui lie l’oppression des femmes et la domination de la nature, ce personnage incivil est une figure postcoloniale. Car, les incivilités, nuisances comportementales qui bousculent les règles élémentaires de la vie sociale permettant la confiance au sein du groupe, sont assimilables aux désordres publics et s’attaquent à la constitution d’une cité politique. A cet effet, l’étude interroge les forces oppressives qui donnent lieu aux incivilités féminines avant de montrer comment ces dernières s’inscrivent dans la postcolonialité. Il s’agit, par ailleurs, de voir en quoi ces incivilités constituent un empowerment. Le corpus est constitué d’œuvres appartenant aux espaces suivants : Guinée-Equatoriale, Cameroun, Tchad, Nigéria et Mozambique.
Mots clés : Femme, incivilités, écoféminisme, empowerment, littérature africaine.
FOR AN ECOFEMINISM OF INCIVIL WOMEN IN AFRICAN LITERATURE
Abstract: The objective of this contribution is to demonstrate that the incivilities that characterize the female anti-hero character are the expression of the power that he deploys to subvert patriarchal oppression. Considered from the perspective of ecofeminism which links the oppression of women and the domination of nature, this uncivil character is a postcolonial figure. Because incivility, behavioral nuisances which disrupt the basic rules of social life allowing trust within the group, are comparable to public disorder and attack the constitution of a political city. To this end, the study questions the oppressive forces which give rise to female incivility before showing how the latter are part of postcoloniality. It is also a question of seeing how these incivilities constitute empowerment. The corpus is made up of works belonging to the following areas: Equatorial Guinea, Cameroon, Chad, Nigeria and Mozambique.
Keywords : Woman, incivility, ecofeminism, empowerment, african literature.
Résumé : La femme dans la société réelle et dans la littérature fascine par la place et le rôle qui lui sont assignés. Les représentations – entendues ici comme le processus et la forme par lesquels une « réalité » matérielle ou immatérielle, réelle ou fictive, se trouve montrée – sont communément associées à l’image, à la perception et même aux préjugés. Généralement, l’image de la femme est nimbée dans des clichés nombreux qui la pervertissent. Les stéréotypes en circulation autour de la femme s’inspirent presque toujours de la doxa, des systèmes de croyances locales, des codes et pratiques culturels qui construisent pour la plupart des images rébarbatives et récriminatrices. La présente réflexion interroge sur la base de L’enfant de la révolte muette, roman camerounais du xxè siècle et de Garonne in absentia, roman français du xxiè siècle, la perception controversée du personnage féminin tel qu’il est esthétisé respectivement par l’écrivain camerounais Camille Atenga Nkoa et l’écrivain français Jean-Michel Devésa. Le choix des auteurs distants dans le temps, dans l’espace et sur le plan culturel a ceci d’intéressant qu’il permet non seulement de peindre les réalités et défis communs de la figure féminine à travers le temps et l’espace, mais offre également l’opportunité d’explorer les mécanismes mis en place par ces personnages féminins d’ici et d’ailleurs pour juguler leur destin commun afin d’impulser le changement de leur image en établissant de nouvelles représentations du féminin. Aussi cette réflexion examine-t-elle la perception de la femme et l’évolution de ladite perception dans les espaces imaginaires sus-mentionnés. En quoi l’ethos contribue-t-il à brouiller l’identité féminine ? Comment les héroïnes déconstruisent et reconstruisent-elles leurs représentations identitaires ? Réalisée à l’aune de la sociocritique d’Edmond Cros et de la théorie de l’énonciation de Ruth Amossy, cette étude analyse à partir des modalités du dire et du faire les différentes stratégies du brouillage identitaire féminin avant de déceler les procédés d’affranchissement qui participent d’une écriture rectificative des représentations du féminin.
Mots clés : représentations, identité féminine, éthos, affranchissement
THE FEMININE IDENTITY IN THE TEST OF THE SOCIAL ETHOS, TOWARDS AN EMANCIPATORY DYNAMIC. A CONTRASTING READING OF L’ENFANT DE LA REVOLTE MUETTE BY CAMILLE ATENGA NKOA AND GARONNE IN ABSENTIA BY JEAN-MICHEL DEVESA
Abstract: Women in the real society as in literature fascinate by the place and role assigned to them. Representations – understood here as the process and form by which a material or immaterial “reality”, real or fictitious, is shown – are commonly associated with image, perception and even prejudice. Generally, the image of women is shrouded in numerous cliche which pervert it. The stereotypes in circulation around women are almost always inspired by doxa, local belief systems, cultural codes and practices which for the most part construct forbidding and recriminatory images. The present reflection questions, on the basis of The child of the silent revolt, a 20th century Cameroonian novel and Garonne in absentia, a 21st century French novel, the controversial perception of the female character as it is aestheticized respectively by the Cameroonian writer Camille Atenga Nkoa and the French writer Jean-Michel Devésa. The choice of authors distant in time, space and cultural level is interesting in that it not only allows us to paint the common realities and challenges of the female figure across time and space, but also offers the opportunity to explore the mechanisms put in place by these female characters from here and elsewhere to curb their common destiny in order to drive change in their image by establishing new representations of the feminine. This reflection therefore examines the perception of women and the evolution of said perception in the aforementioned imaginary spaces. How does ethos contribute to blurring feminine identity? How do the heroins deconstruct and reconstruct their identity representations? Carried out in the light of the sociocriticism of Edmond Cros and the theory of enunciation of Ruth Amossy, this study analyzes from the modalities of saying and doing the different strategies of feminine identity blurring before detecting the processes of emancipation which participate in a corrective writing of representations of the feminine.
Keywords: representations, feminine identity, ethos, emancipation
Résumé : Les études sur le féminin, la femme, la féminité et le féminisme, surtout au Sud du Sahara, sont inépuisables et fournissent à chaque découverte, d’autres matériaux de recherches. Les démonstrations inhérentes au sujet du féminin, sont si fécondes, qu’elles corroborent la thématique de ce colloque, à savoir : La représentation du féminin. Représenter présuppose une mise en relief de la projection imaginaire que la société se fait de la notion générique du féminin d’une part, et d’autre part, l’examen d’une corrélation entre les différentes isotopies du féminin. Aussi, nous a-t-il semblé opportun d’équarrir la prospection de la représentation du féminin dans l’essai récent et majeur de l’écrivaine gabonaise contemporaine, Odome Angone qui écrit comme elle parle et parle comme elle écrit.
Mots-clés : représentation, afro féministe, écrivaines, contemporaine.
THE REPRESENTATION OF THE FEMININE IN ODOME ANGONE, AN AFRO FEMINIST PROJECT OF THE ALL WORLD
Abstract : Studies on femininity, women, femininity and feminism, especially in the Southern Sahara, are inexhaustible and provide each discovery with other research materials. The demonstrations inherent to the subject of the feminine are so fruitful that they corroborate the theme of this conference, namely: The representation of the feminine. To represent supposes a highlighting of the imaginary projection that society has of the generic notion of the feminine on the one hand, and on the other hand, the examination of a correlation between the different isotopes of the feminine. Therefore, it seemed appropriate to reconcile the prospection of the representation of women in the recent and major essay of the contemporary Gabonese writer, Odome Angone who writes as she speaks and speaks as she writes.
Keywords : representation, afro-feminist, writers, contemporary.
Résumé : Le présent article s’intéresse aux représentations satiriques du féminin dans quelques fictions africaines francophones. L’étude s’organise en trois pistes de réflexions qui proposent une sténographie détaillée du féminin décadent. Le féminin en effet est perçu à travers le vécu de sa sexualité comme une figure de l’instabilité qui suscite la hantise des hommes. Une autre voie suivie par les auteurs retenus ici est celle du sorcellaire et du fétichisme. Pour tenter de conjurer le sort imposé par les traditions des sociétés phallocratiques ou tout simplement la vie, le féminin s’arme de courage et répond à l’appel du diable dans le but de renverser le masculin. Une telle posture montre le danger qui guette au quotidien le masculin mais aussi l’échec de la raison qui semble ne pas être la chose du monde la mieux partagée pour favoriser les liens sociaux sains. En plus de cela, le féminin renverse les paradigmes ou les archaïsmes établis surtout quand dans l’imaginaire collectif, on l’a toujours perçu comme la victime de l’homme ; la commutation de pôle fait que le féminin se donne comme persécuteur et le masculin comme persécuté dans les relations matrimoniales. Ainsi, le féminin perçu comme le sexe faible devient un mensonge romanesque ou une construction politique démystifiée par le féminin dans la fiction. Pour autant, les images sombres des femmes ne font pas d’elles des figures du diable incarné. Ici, les écrivains opèrent une hygiène du féminin perçu comme locus terribilis afin de faire apparaître une autre version étincelante du féminin, locus amoenus, qui a toujours été un refuge du masculin.
Mots-clés : Africain, féminin, fiction, femme, satire, sexe, violences
SATIRICAL REPRESENTATIONS OF THE FEMININE IN THE FRENCH-SPEAKING AFRICAN NOVEL
Abstract : This article looks at satirical representations of the feminine in some French-speaking African fiction. The study is organized into three lines of thought, offering a detailed shorthand for the decadent feminine. The feminine, in fact, is perceived through the experience of her sexuality as a figure of instability that arouses the haunts of men. Another path followed by the authors selected here is that of witchcraft and fetishism. In an attempt to ward off the fate imposed by the traditions of phallocratic societies, or simply by life itself, the feminine arms itself with courage and responds to the call of the devil, with the aim of overthrowing the masculine. Such a stance not only shows the danger the masculine faces on a daily basis, but also the failure of reason, which doesn’t seem to be the most widely shared thing in the world when it comes to fostering healthy social bonds. What’s more, the feminine overturns established paradigms or archaisms, especially when in the collective imagination it has always been perceived as the victim of the masculine; pole switching means that the feminine gives itself as persecutor and the masculine as persecuted in matrimonial relationships. In this way, the feminine perceived as the weaker sex becomes a fictional lie or a political construct demystified by the feminine in fiction. However, dark images of women do not make them devil incarnate. Here, writers perform a hygiene of the feminine, perceived as locus terribilis, in order to reveal another sparkling version of the feminine, locus amoenus, which has always been a refuge from the masculine.
Keywords : African, feminine, fiction, woman, satire, sex, violence
Résumé : La littérature africaine a souvent abordé la question de la sexualité, mais selon les époques, elle était traitée de manière différente. Les écrivains de la postcolonie donnent une tout autre coloration à la représentation du sexe dans leurs textes. La sexualité est décrite avec des mots crus et on assiste progressivement à un renversement de rapports homme-femme. La figure masculine est réduite à un sujet qui exécute de manière mécanique la volonté des prostituées. Le lecteur est plongé dans un univers où les femmes dites de « mauvaise vie » ont pris le contrôle de toute la cité. La lecture que nous envisageons débouche sur une « homologie des structures » entre l’œuvre et la société de l’écrivain. Il s’agit de rendre compte du lien réciproque et nécessaire entre la création littéraire et la vie sociale. La sociocritique d’Edmond Cros nous servira de méthodologie.
Mots clés : fantasme, pouvoir, prostituée, sexe, proxénète
REPRESENTATION OF WOMEN, SEX AND POWER IN CABRI MORT N’A PAS PEUR DU COUTEAU OF FRANCK BERNARD MVE
Abstract : African literature has often addressed the issue of sexuality, but depending on the era it was treated differently. Postcolonial writers give a completely different color to the representation of sex in their texts. The sexuality is described in crude terms and we are gradually witnessing a reversal of male-female relationships. The male figure is reduced to a subject who mechanically executes the will of prostitutes. The reader is immersed in a universe where so-called “bad life” women have taken control of the entire city. The reading we are considering leads to a “homology of structures” between the work and the society of the writer. It is a question of accounting for the reciprocal and necessary link between literary creation and social life. The sociocriticism of Edmond Cros will serve as our methodology.
Keywords : fantasy, power, prostitute, sex, pimp
Résumé : L’objet de cet article est de tenter de saisir l’épiphanie de l’hyper représentation de l’héroïsme au féminin dans les romans de Zoé Valdés et Léonora Miano. Autrement dit, il s’agit de comprendre, à travers le jeu littéraire qui confère au personnage féminin le rôle de premier plan dans leurs œuvres, le symbolisme de la femme matricielle. L’hypothèse centrale de cette étude consiste à montrer que l’héroïsation de la femme dans la plupart des romans de Zoé Valdés et Léonora Miano relève d’un processus imaginaire, voire un procédé esthétique de désacralisation/déconstruction de l’androcratie. Nous nous proposons de questionner le féminin à partir de l’approche de Gilbert Durand, laquelle consiste dans l’analyse des images et des symboles diffus dans une œuvre d’art. L’approche durandienne, au regard des concepts qu’elle mobilise, s’avère intéressante pour appréhender la concrétion de l’imaginaire du féminin, donc les archétypes, motifs, stéréotypes et mythes qui accompagnent la représentation de la femme dans ces œuvres.
Mots clés : héroïsme féminin, structuralisme anthropologique de l’imaginaire
THE MOTIF OF HEROISM IN WOMEN’S LITERATURE BY ZOÉ VALDÉS AND LÉONORA MIANO
Abstract : The purpose of this article is to try to grasp the epiphany of the hyper representation of feminine heroism in the novels of Zoé Valdés and Léonora Miano. In other words, it is a question of understanding, through the literary game which gives the female character the leading role in their works, the symbolism of the matrix woman. The central hypothesis of this study consists of showing that the heroization of women in most of the novels by Zoé Valdés and Léonora Miano is part of an imaginary process, even an aesthetic process of desacralization/deconstruction of phallocracy. We propose to question the feminine using the approach of Gilbert Durand, which consists of the analysis of diffuse images and symbols in a work of art. The Durandian approach, with regard to the concepts it mobilizes, proves interesting for understanding the concretion of the feminine imagination, therefore the archetypes, motifs, stereotypes and myths which accompany the representation of women in these works.
Keywords : female heroism, anthropological structures of the imagination
Résumé : Les collections « Adoras » et « Clair de Lune » ont été créées par rapport à la collection « Harlequin » qui fascinait et captivait l’attention des jeunes filles africaines, en général, et ivoiriennes en particulier. Cependant, au lieu de reproduire textuellement les modèles de « Harlequin », les éditeurs vont choisir d’adapter et de tropicaliser les modèles et les figures. Ainsi, les personnages féminins, pour ne parler que de ceux-ci, ne sont pas des reprises formelles des personnages de Harlequin. Les héroïnes de ces romans seront plutôt la construction d’un l’idéal africain, à cheval entre une figure traditionnelle stéréotypée et une figure moderne innovante de la femme africaine. Le propos de cette communication est de mettre en lumière la construction d’un idéal féminin africain moderne à travers les romans sentimentaux des collections « Adoras » et « Clair de Lune ».
Mots-clés : Africaine moderne, paralittérature, personnage féminin, représentation, roman sentimental.
REPRESENTATION OF THE MODERN AFRICAN WOMAN IN THE SENTIMENTAL NOVEL : CASE OF « ADORAS » AND « CLAIR DE LUNE » COLLECTIONS
Abstract : « Adoras » and « Clair de Lune » collections were created in response to the Harlequin collection, which fascinated and captivated young African women in general and young Ivorian women in particular. However, instead of duplicating the Harlequin figures, Ivorian publishers choose to adapt and tropicalize them. Thus, the female characters, to name but a few, are not formal reproductions of Harlequin characters. Rather, the heroines of these novels are the construction of an African ideal, stradding a stereotyped traditional figure and an innovative modern figure of the African woman. The aim of this paper is to highlight the construction of a modern African feminine ideal through the sentimental novels of « Adoras » and « Clair de Lune » collections.
Key words : feminine characters, figures, modern african woman, paraliterature, sentimental novel
Résumé : Notre communication se propose d’étudier de près l’écriture de Fatima Mernissi et Nawal El Saadawi sur les représentations du féminin. Il sied donc de s’attarder sur les dimensions sociale et littéraire dans les œuvres de ces deux écrivaines. Fatima Mernissi et Nawal El Saadawi font partie de ces pionnières dont les écrits brisent les tabous au sein des sociétés marocaine et égyptienne et rompent avec les représentations rétrogrades du féminin. Leur combat pour l’émancipation des femmes, l’égalité des sexes et la parole libre est prononcé à l’encontre des préjugés sociaux qui tentent obstinément de faire perdurer la subordination féminine à une tutelle masculine intraitable. Nous réfléchirons sur les représentations du féminin dans plusieurs ouvrages de Fatima Mernissi, entre autres, Rêves de Femmes, Le Harem politique, La femme dans l’inconscient musulman et de Nawal El Saadawi, à travers Ferdaous, une voix en enfer, La femme et le sexe ou encore Femmes égyptiennes Tradition et modernité. Nous travaillerons à la lumière d’une approche comparative du regard porté sur le féminin chez Mernissi et El Saadawi.
Mots-clés : tradition, émancipation, tabous, modernité, présent.
THE SOCIAL AND LITERARY REPRESENTATIONS OF THE FEMININE IN THE WRITINGS OF FATIMA MERNISSI AND NAWAL EL SAADAWI
Abstract : Our communication proposes to study closely the writing of Fatima Mernissi and Nawal El Saadawi on the representations of the feminine. It is therefore appropriate to dwell on the social and literary dimensions in the works of these two writers. Fatima Mernissi and Nawal El Saadawi are among those pioneers whose writings break taboos within Moroccan and Egyptian societies and break with retrograde representations of the feminine. Their fight for the emancipation of women, gender equality and free speech is pronounced against the social prejudices that stubbornly attempt to perpetuate female subordination to an intractable male guardianship. We will reflect on the representations of the feminine in several works by Fatima Mernissi, among others, Dreams of Women, The Political Harem, Women in the Muslim Unconscious and by Nawal El Saadawi, through Ferdaous, a voice in hell, Women and sex or even Egyptian women Tradition and modernity. We will work in the light of a comparative approach to the gaze of the feminine in Mernissi and El Saadawi.
Keywords : tradition, emancipation, taboos, modernity, present.
Résumé : Le féminin est presqu’un poncif dans la littérature maghrébine francophone, car il nourrit l’imaginaire des écrivains, hommes et femmes confondus. Le présent article examine le féminin, à travers le motif du corps dans son interaction avec le territoire, chez des auteurs emblématiques tels que Ben Jelloun, Bey, Chraïbi, Mokeddem et Zouari. Ces écrivains parviennent à mettre en scène la complexité du regard que la société pose sur le sujet féminin. En effet, ils présentent le corps non seulement comme le lieu, par excellence, où s’exerce le pouvoir patriarcal, mais également le lieu à partir duquel le sujet féminin déconstruit le discours masculin, et sort de sa condition de subalterne. Aussi, questionner le corps de la femme dans la littérature maghrébine d’expression française, c’est d’abord s’intéresser à l’espace qui en génère le discours, mais c’est aussi et surtout interroger l’espace romanesque sous le prisme des études postcoloniales. Les théories postcoloniales de par leur pluridisciplinarité permettent d’analyser les discours, les représentations, les identités individuelles et collectives et offrent, à ce titre, un cadre idéal pour comprendre la figuration de la femme dans le roman maghrébin de langue française. L’articulation du corps avec le territoire permettra de lire la consubstantialité des trajectoires des personnages à l’espace, physique ou symbolique.
Mots-clés : Corps, déterritorialisation, espace, identité, études postcoloniales.
FEMININE BODIES AND TERRITORIES IN THE LITERARY FIELD OF THE FRENCH-SPEAKING MAGHREB
Abstract : The female gender is almost a cliché in French-speaking Maghreb literature, because it feeds the imagination of writers, men and women alike. This paper examines the female gender in the works of emblematic authors such as Ben Jelloun, Bey, Chraïbi, Mokeddem and Zouari, through the motif of the body in its interaction with the territory. These writers get to portray the complexity of society’s gaze on the female subject. Indeed, they present the body not only as the place where patriarchal power is most of the time exercised, but also the place from which the female subject deconstructs male discourse, and emerges from her subordinate condition. Also, talking about woman’s body in the North African literature of French expression initially means to be interested in the space which generates the speech of it, but it is also means, and that’s more important, to question the romantic space under the prism of postcolonial studies. Because postcolonial theories are multidisciplinary, it’s possible to analyze discourses, representations, individual and collective identities, and offer an ideal framework for understanding the figuration of women in the North African novel in French language. Linking the body with the territory will make it possible to read the consubstantiality of characters trajectories in space, whether physically or symbolically.
Keywords: Body, deterritorialization, space, identity, postcolonial studies
Résumé : Le thème de la femme revient constamment sous la plume des littérateurs, surtout sous celle des poètes qui essaient de dévoiler toutes les connotations possibles de cet être aux mille facettes. Goethe, poète allemand, jette son dévolu, quant à lui, sur les traits physiques de celle- ci. Cet article s’intéresse alors aux différentes représentations que ce poète fait du corps féminin tout en soulignant l’utilisation particulière des mots dans cette monstration.
Mots-clés : Poétisation, mot, femme, corps, représentation.
THE POETISATION OF WOMEN’S PHYSICAL FEATURES IN GOETHE’S POETRY
Abstract : The writers taking an interest in women, especially the poets who try to reveal all the possible connotations of this human being, which is multifaceted. With reference to Goethe, German poet, he dwells on her physical aspects. So this article deals with the various representations that the poet makes of the womanish body while emphasizing the use of the words behind this depiction.
Keywords: Poetic, word, woman, body, representations.
REEVALUATION DES NOTIONS DE RACISME ET DE SEXISME DANS LES RECITS D’ESCLAVES : ETUDE D’INCIDENTS DANS LA VIE D’UNE ESCLAVE DE LINDA BRENT
Résumé : Dans les récits d’esclaves, le sujet noir est perçu comme un moyen de production, une machine ou une bête de somme. Sa possession marque une ligne de démarcation entre le dominant et le dominé. En participant à la lutte pour l’émancipation des noirs, les récits d’esclaves témoignent de cette exploitation de l’homme par l’homme, tout en dénonçant avec véhémence le racisme davantage nourri par l’esclavage. En prônant l’égalité raciale de par sa structure, le récit d’esclaves semble plus porter les aspirations des hommes. La centralité du thème de l’égalité raciale au détriment de la condition féminine engendre un discours antiraciste perceptible justifiant en effet l’existence et le maintien d’un ordre phallocratique qui régit la société américaine d’avant et d’après-guerre. Par le principe de reproduction de l’idéologie de domination, notre objectif est de montrer à travers le féminisme noir comment le discours antiraciste exclue les préoccupations des femmes esclaves. C’est pourquoi la critique féministe africaine américaine Bell Hooks décèle dans ce discours antiraciste une articulation sexiste qui fait de la femme noire une double victime de par sa couleur de peau et son sexe. Racisme et sexisme sont alors deux notions distinctes et complémentaires pour mieux appréhender l’esclavage. Les représentations du féminin dévoilent le sexisme comme étant l’autre discours à travers lequel s’apprécie mieux la condition de la femme noire pendant l’esclavage.
Mots-clés : Récit d’esclave, sexisme, ordre phallocratique, société d’après-guerre, féminisme.
Abstract : In slave narratives, the black subject is assimilated with a means of production – a machine or a beast of burden. His/her possession draws a demarcation line between the dominated and the dominator. Involved in the struggle for the emancipation of black people, slave narratives show human exploitation, fiercely denouncing racism further nourished by slavery. By claiming for equality between races from their structure, they disclose more the aspirations of black men. The centrality of this theme in the detriment of the conditions of black women engenders an antiracist discourse, that which justifies in fact the existence and continuation of a phallocratic order in both Antebellum and Post-Bellum American society. Through the reproduction principle of the ideology of domination, our objective is to show by using black feminism how this antiracist discourse excludes black women and their concerns. This is the reason why the African American feminist Bell Hooks points out from this antiracist discourse a sexist articulation which makes the black woman a double victim from the color of her skin and her gender. Thus, racism and sexism are two distinct and complementary concepts used to re-assess the reality of slavery. The representations of the feminine disclose sexism as the other legitimate discourse through which the condition of black women at slavery is made readable.
Keywords : Slave narrative, sexism, phallocratic order, antibellum society, feminism.
Résumé : Ce travail d’étude concerne l’œuvre de John Steinbeck très enracinée dans sa Californie natale. L’auteur s’oriente beaucoup plus vers la relation entre la mise en œuvre des textes littéraires et la création des personnages particulièrement féminins à l’image des Mexicaines Américaines. Celles-ci jouent des rôles relativement importants dans les textes de John Steinbeck à savoir les romans tels que Tortilla Flat, La Perle et Les Pâturages du Ciel ainsi que la nouvelle « Flight. » Il convient de s’interroger sur la visibilité de ces mexicaines américaines dans ce contexte fictionnel de la Californie où elles apparaissent chaque fois dans une condition de vulnérabilité étant orphelines, veuves, prostituées ou, tout simplement, nécessiteuses. Dans une perspective féministe, il est possible de se rendre compte d’une image réelle de ces différents personnages féminins d’origine mexicaine américaine qui s’assument dans une position de minorité. L’objectif est de montrer la volonté qu’ils manifestent pour reconquérir leur identité californienne. Au bout du compte, motivé par sa part de compassion, l’auteur, en créant ses textes, leur consacre un espace d’expression qu’on peut considérer comme un prétexte pour une revendication identitaire ou affirmation de soi.
Mots-clés : John Steinbeck, paisanas, mexicaines américaines, mexicaines indiennes, vulnérabilité
LITERARY CREATION AND FEMALE CHARACTER AT JOHN STEINBECK
Abstract: This is a study on John Steinbeck’s work strongly rooted in his homeland, California. The author is mostly focused on the relation between the orientation of literary texts and the creation of characters particularly female characters from Mexican origin. They play important roles in John Steinbeck’ texts namely novels such as Tortilla Flat, The Pearl, The Pastures of Heaven, and the short story « Flight. » One puts question about the visibility of those female characters from Mexican origin in the Californian fictional context where they appear in their condition of vulnerability being orphans, widows, prostitute or simply poor. Through a feminist perspective, it is possible to come in touch with the real image of those different characters from Mexican origin aware of their position as a minority. The objective is to the will their manifest to conquer their identity. In the end, motivated by compassion, the author by creating his texts gives them the possibility to express themselves in search of their identity.
Keywords: John Steinbeck, paisanas, female Mexican Americans, female Mexican Indians, Vulnerability
Résumé : Les discriminations sexuelles cristallisent bien de débats autour des stéréotypes de genre. Au regard des idéologies qui fondent le rapport hommes-femmes sur le critère du pouvoir, le principe d’égalité de sexe semble n’être qu’une utopie. Les destins croisés des mères chinoises et leurs filles américaines jouissant du droit du sol relancent la notion de migration dans le contexte d’une part de la Seconde Guerre sino-japonaise et d’autre part de l’émancipation de la femme traditionnelle chinoise inféodée au système patriarcal chinois. La présente étude analyse la représentation du féminin comme acte de résilience à travers les femmes-passeurs de culture dans The Joy Luck Club d’Amy Tan. Cette représentation, en soulevant la question du genre sans la réduire au sexe, opère un renversement de la domination exercée par les hommes sur les femmes. Il importe d’avoir un regard nouveau sur la femme en réponse à la question de savoir si les femmes ont droit à la parole. Le passeur ainsi présenté comme un personnage qui voyage entre deux espaces culturels et linguistiques distincts avec des valeurs ancestrales. Dans The Joy Luck Club les femmes jouent ce rôle.
Mots-clés : représentation, féminin, genre, passeurs de culture, migration.
THE PORTRAYAL OF THE FEMININE AS AN ACT OF RESILIENCE THROUGH WOMEN CULTURAL SMUGGLERS IN THE JOY LUCK CLUB BY AMY TAN.
Abstract: Sexual discrimination crystallizes many debates around gender stereotypes. In view of the ideologies that base the gender report on the criterion of power, the principle of gender equality seems to be only a utopia. The crossed destinies of the Chinese mothers and their American daughters enjoying the right of the soil revive the theme of migration in the context of the second Chinese-Japanese war and the emancipation of the traditional Chinese woman subjugated to the Chinese patriarchal system. This study aims to analyze the representation of the feminine as an act of resilience through women cultural go-betweens in The Joy Luck Club by Amy Tan. This representation raises the question of gender without reducing it to sex. It operates a reversal of the domination exercised by men over women. It is important to have a new look towards women in response to the question of whether women have the right to speak. The cultural go-between is thus presented as a character who travels between two distinct cultural and linguistic spaces with ancestral values. In The Joy Luck Club, Women play this role.
Keywords: representation, feminine, gender, cultural go-betweens, migration.
Résumé : La représentation de la femme est singulière d’une société à une autre. Son histoire peut connaître un tournant commun à d’autres civilisations du point de vue traditionnel, dans les sociétés à caractère patriarcal où les femmes ont peiné ou peinent encore à émerger. C’est le cas de l’Espagne où la femme, malgré le poids de la tradition et l’ambivalence idéologique dus aux changements récurrents des régimes politiques, a pu s’affirmer pour sortir des clichés. C’est cet itinéraire que retrace l’extrait documentaire intitulé Les femmes en Espagne, le chemin de l’égalité, produit par le Ministère des Affaires étrangères, de l’UE et de la coopération. Ce documentaire de quelques minutes peint d’abord la femme espagnole pionnière, celle des années sombres de son histoire, avant d’évoquer les acquis et réalisations étatiques qui l’ont hissée vers l’agenda 2030. Cette posture est la résultante d’un combat acharné et d’une détermination remarquable qui peut faire l’objet non seulement d’admiration de ce parcours élogieux, mais aussi d’inspiration pour des pairs en situation similaire. Nous y ferons une analyse méticuleuse des étapes qui ont contribué à sa position privilégiée dans la destinée de la femme espagnole.
Mots clés : Femme, société espagnole, sexisme, relation de genre, ODD n°5.
SPANISH WOMEN TOWARDS SDG N°5
Abstract : The representation of women is singular from one society to another. Its history may know a tournament common to other civilizations from the traditional point of view, in patriarchal societies where women have struggled or are still struggling to emerge. This is the case of Spain where women, despite the weight of tradition and the ideological ambivalence due to recurring changes in political regimes, have been able to assert themselves in order to break free from clichés. It is this itinerary that traces the documentary extract entitled Women in Spain, the path to equality, produced by the Ministry of Foreign Affairs, the EU and Cooperation. This document of a few minutes first paints the pioneering Spanish woman, that of the dark years of her history, before evoking the achievements and the state achievements which have raised her towards the 2030 agenda. This posture is the result of a hard-fought fight of remarkable determination that can be the object not only of admiration of this glowing journey, but also of inspiration for pairs in similar situation. We will make a meticulous analysis of the stages that won her privileged position in the destiny of the Spanish woman.
Keywords : Woman, Spanish society, sexism, gender relation, SDG n°5.
Résumé : Le patriarcat est un système institutionnalisé qui pose l’homme comme le sexe fort en opposition à la femme qui est considérée comme le sexe faible. La femme se trouve ainsi sous une domination masculine qui peut être physique ou verbale et qui souvent prend sa source au sein même de la cellule familiale et se traduit par une servitude volontaire ou non des femmes. Nous avons cependant noté depuis quelques décennies une révolution des femmes face à ce qu’elles considèrent être une domination injuste des hommes. Cette révolution sociale, politique et culturelle se manifeste aussi sur le plan littéraire. C’est ce que nous notons dans Cinco horas con Mario de Miguel Delibes et La Celestina de Fernando de Rojas… qui sont des œuvres avant-gardistes du mouvement Féministes. L’objectif de cette contribution est de relever et d’analyser les représentations féministes et d’interpréter leurs manifestations sociales et discursives et de montrer leurs contributions à la naissance d’une réelle égalité de genre.
Mots-clés : patriarcat, genre, lutte, féminisme, littéraire
FEMINIST REPRESENTATIONS AND PATRIARCHY IN LA CELESTINA BY FERNANDO DE ROJAS AND CINCO HORAS CON MARIO BY MIGUEL DELIBES: A GENDER STRUGGLE
Abstract: Patriarchy is an institutionalized system that posits men as the stronger sex in opposition to women who are considered the weaker sex. The woman thus finds herself under a male domination which can be physical or verbal and which often has its source within the family cell itself and results in servitude, whether voluntary or not, of the male agents of society over women however, we have noted for several decades a revolution of women in the face of what they consider to be an unjust domination of men. This revolution, which is social, political and cultural, also manifests itself on the literary level. This is what we note in Cinco horas con Mario by Miguel Delibes and La Celestina by Fernando de Rojas…which are avant-garde works of the feminist movement. The objective of this contribution is to identify and analyze feminist representations and to interpret their social and discursive manifestations and to show their contribution to the birth of real gender equality.
Keywords : patriarchy, gender, struggle, feminism, literature
Résumé : Le 29 mars 1830, Ferdinand VII abroge la loi de Philippe V qu’il remplace par une Pragmatique Sanction. L’objectif de cette modification de la loi est de donner à la femme la possibilité d’hériter du trône d’Espagne, au même titre que l’homme. Par cet acte, le monarque rompt avec un mode de désignation basé exclusivement sur la transmission de la couronne royale de mâle en mâle. Isabelle, sa fille, qui naîtra le 10 octobre 1830, est solennellement proclamée Princesse des Asturies au cours d’une cérémonie officielle organisée par les Cortes, à Madrid, le 20 juin 1833. Elle deviendra Isabelle II à la mort de son père, le 29 septembre de la même année. Or, cette désignation de l’Infante est fortement contestée par Charles Marie Isidore (Charles V) quelque temps après l’annonce de la mort de Ferdinand VII dont il est le frère cadet. Le rejet de la réforme sera à l’origine de la scission entre les partisans de la reine et ceux de Charles V, qui les conduira à s’affronter à travers les trois guerres dites carlistes. Sous un angle politique, juridique et idéologique, nous voulons, à travers cet article, montrer que la désignation de l’Infante Isabelle comme successeur au trône d’Espagne a tout d’une décision contre-nature puisque, à la suite d’Isabelle Ire de Castille, elle est, jusque-là, la seule femme à avoir hérité de la Couronne. Nous mettrons donc en lumière les raisons profondes qui ont conduit les hommes à exclure les femmes du processus de la succession au trône, avant de les y inclure à nouveau.
Mots-clés : féminisation, Ferdinand VII, Isabelle II, loi Salique, pragmatique sanction
Résumé/Abstract
Résumé : La société péruvienne à l’instar des autres sociétés latino-américaines est marquée par le racisme inhérent à l’histoire de l’esclavage des populations d’origine africaine. Cette histoire des humanités a eu pour corollaire les problèmes d’intégration, de marginalisation et d’invisibilisation des descendants de ces populations jadis soumises en esclavage dans les sociétés globales américaines. Dans cette réflexion, nous nous proposons de nous pencher sur la question de la femme noire au Pérou qui est non seulement marquée du sceau du « Malheur généalogique » Victorien Lavou (2003), mais également du fait qu’elle soit une femme. Pour mener à bien notre réflexion, nous allons mettre en tension des discours anthropologiques, historiques, sociologiques et littéraires. Il apparaît que les pratiques discursives et scripturales hégémoniques latino-américaines ont tendance à considérer que tout ce qui émane des noirs d’un point de vue esthétique est imparfait, défectueux ou encore l’expression de l’abject.
Mots clés : Femme, Noire, identité, racisme, représentation
THE REPRESENTATION OF BLACK WOMAN IN PERU
Abstract : Peruvian society, like other Latin American societies, is marked by the racism inherent in the history of slavery of population of African origin. This history of the humanities has led to problems of integration, marginalization and invisibilization of the descendants of these formerly enslaved populations in global American societies. In this reflection, we propose to look at the question of the black woman in Peru, who is not only marked by the seal of ‘‘ genealogical misfortune’’ Victorien Lavou (2003), but also by the fact that she is a woman. To carry out our reflection, we will bring together anthropological, historical, sociological and literary discourses. It appears that Latin American hegemonic discursive and scriptural practices tend to consider everything that emanates from black people from an aesthetic point of view as imperfect, defective or an expression of the abject.
Key words : Woman, Black, identity, racism, representation.
Resumen: La libertad de practicar una religión es uno de los derechos humanos fundamentales. Es un pilar esencial que permite al ser humano tener un comportamiento ético y moral, respetar las leyes establecidas e incluso respetar a sus semejantes en la sociedad. Más allá de la imagen de la monja, la sierva de Dios o la santa inmaculada que puede implicar la representación de la mujer en la religión, la realidad puede ser a veces diferente. Numerosas obras narrativas ponen de relieve estas imágenes y a veces cuestionan el dúo norma/diferencia. A partir del análisis de las novelas de la autora guineoecuatoriana Guillermina Mekuy, a saber, El llanto de la perra (2005), Las tres vírgenes de Santo Tomás (2008) y Tres almas para un corazón (2011), este artículo examina las representaciones de la mujer en la religión a la luz del enfoque sociocrítico iniciado por el teórico Claude Duchet. La pregunta que se plantea en este artículo es si es posible que las mujeres afirmen, piensen y crean de manera diferente, y cómo pueden vivir su libertad auténticamente al tiempo que obedecen y respetan religiosamente la consagración de la virginidad. ¿O es posible que una mujer vincule norma y diferencia en la religión?
Palabras clave: Representaciones de la mujer, Norma, Diferencia, Religión, Nuevos paradigmas, Sociocrítica.
Abstract: The freedom to practise a religion is one of the fundamental human rights. It is an essential pillar that allows human beings to behave ethically and morally, to respect established laws and even to respect their fellow human beings in society. Beyond the image of the nun, the servant of God or the immaculate saint that the representation of women in religion may imply, the reality can sometimes be different. Numerous narrative works highlight these images and sometimes question the norm/difference duo. Based on the analysis of novels by the Guinean-Ecuadorian author Guillermina Mekuy, namely El llanto de la perra (2005), Las tres vírgenes de Santo Tomás (2008) and Tres almas para un corazón (2011), this article examines the representations of women in religion in the light of the socio-critical approach initiated by the theorist Claude Duchet. The question posed in this article is whether it is possible for women to affirm, think and believe differently, and how they can live their freedom authentically while religiously obeying and respecting the consecration of virginity. Or is it possible for a woman to link norm and difference in religion?
Keywords: Representations of women, Norm, Difference, Religion, New paradigms, Sociocriticism.
Résumé : Le but de la recherche est d’étudier de façon systématique la représentation de la femme à partir des supports de communication interpersonnelle non verbaux du milieu traditionnel ɡùn (Porto-Novo, Bénin) en voie de disparition. Son objectif est d’analyser comment l’image de la femme est travaillée dans ces supports pour en exprimer une intention laudative ou dépréciative. L’intrusion progressive de l’écriture et des « canaux modernes » de communication en milieu traditionnel ɡùn depuis la période de l’esclavage a rendu désuète l’utilisation des supports de messages non verbaux pour les échanges interpersonnels entre destinateur et destinataire séparés par l’espace. Ainsi, ces supports, espaces de conservation de signes d’une richesse symbolique d’inspiration culturelle insoupçonnée, sont en voie de disparition à l’ère de la mondialisation et de la globalisation où chaque peuple tend à se différencier, à s’identifier et à se distinguer par la spécificité de son patrimoine culturel. Il s’agira, pour les fixer, d’étudier comment les signes, en tant que représentations du langage non verbal desdits supports, jouent avec les images figuratives dans la relation entre le signifiant et le signifié pour contribuer à créer un système de représentation de la femme chez le Gùnnù. Pour réaliser la recherche, nous avons mené une enquête par guide d’entretien auprès de 20 Gùnnù représentant l’ensemble des personnes-ressources ayant effectivement une connaissance du sujet. Il en ressort la fixation d’une dizaine de supports de communication interpersonnelle non verbaux du milieu traditionnel ɡùn réalisant une représentation sociale de la femme dans ce milieu.
Mots clés : Supports, communication, traditionnel, signe, femme.
THE REPRESENTATION OF WOMEN FROM NON-VERBAL MESSAGES OF INTERPERSONAL COMMUNICATION OF THE TRADITIONAL GUN ENVIRONMENT
Abstract : The aim of the research is to study in a systematic way the representation of women from non-verbal messages of interpersonal communication of the traditional ɡùn environment (Porto-Novo, Benin) in the process of disappearing. Its objective is to analyze how the image of the woman is worked in these supports to express a laudatory or depreciative intention. The gradual intrusion of writing and “modern channels” of communication into the traditional ɡùn milieu since the period of slavery has rendered obsolete the use of non-verbal message carriers for interpersonal exchanges between sender and receiver separated by space. Thus, these media, spaces for the conservation of signs of an unsuspected symbolic richness of cultural inspiration, are in the process of disappearing in the era of globalisation where each people has to differentiate itself, identify itself and be distinguished by the specificity of its cultural heritage. To fix them, it will be a question of studying how the signs, as representations of the non-verbal language of the said supports, play with the figurative images in the relationship between the signifier and the signified to contribute to creating a system of representation of the woman at the Gùnnù. In order to carry out the research, we conducted a survey using an interview guide with 20 Gùnnù representing all the resource persons who actually have knowledge of the subject. The result is the fixation of about ten supports presenting a social representation of women in this environment.
Keywords : supports, communication, traditional, sign, women.
Résumé : Au Sénégal, les chansons populaires (« taasu » en wolof) expriment non seulement la mémoire collective, mais aussi la conscience culturelle des Sénégalais. S’il est vrai que ces chansons se constituent sur la base du rythme et de la mélodie, il n’en demeure pas moins qu’elles contiennent d’astucieuses combinaisons d’images au nombre desquelles figure la métaphore. L’étude détaillée et qualitative de cent trente-sept « taasu » a permis de constater que la femme sénégalaise se prête à différentes représentations métaphoriques. Aussi surprenant que cela puisse paraître, ladite femme est comparée à une bouillie de mil, une luciole, un œuf, une utilité, un or pur. Dès lors, la question suivante s’impose : à quoi correspondent réellement ces comparants ? Sous ce rapport, en associant stylistique, littérature et herméneutique, la présente étude permet d’appréhender les valeurs réelles de ces représentations métaphoriques ainsi que la place de la femme sénégalaise dans la société d’hier et d’aujourd’hui.
Mots-clés : stylistique, métaphore, littérature orale, expressivité, herméneutique
Abstract : In Senegal, popular songs (« taasu » in Wolof) express not only the collective memory, but also the cultural consciousness of Senegalese people. While it is true that these songs are formed on the basis of rhythm and melody, the fact remains that they constitute clever combinations of images among which is metaphor. The detailed and qualitative study of one hundred thirty-seven « taasu » has shown that the Senegalese woman lends herself to various metaphorical representations. As surprising as it may seem, said woman is compared to a millet porridge, a firefly, an egg, a utility, pure gold. Therefore, the following question arises : what do these comparators really correspond to ? In this respect, by associating stylistics, literature and hermeneutics, the present study makes it possible to apprehend the real values of those metaphorical representations as well as the place of the Senegalese woman in the society of yesterday and today.
Keywords : stylistics, metaphor, oral literature, expressiveness, hermeneutics
Résumé : Le roman Les impatientes raconte l’histoire de trois jeunes femmes, Ramla, Hindou et Safira qui se retrouvent au cœur des mariages complexes sans y avoir donné leur consentement. Ramla se voit privée du prétendant dont elle est amoureuse pour épouser un riche quinquagénaire qui est le choix de son oncle. Hindou est forcée d’épouser son cousin afin de corriger un comportement dont les frasques nuisent à la réputation familiale ; Safira quant à elle, est contrainte de vivre avec la jeune Ramla comme coépouse pour satisfaire les caprices d’un mari à qui à priori rien ne manque. Ce roman de Djaili Amadou Amal lie trois destins, trois femmes, trois personnages féminins impuissantes et réduites au silence face au poids écrasant de l’autorité paternelle soutenu par la tradition.
Mots-clés : Mariage, résignation, violence, polygamie, munyal.
LES IMPATIENTES: A POETIC OF MUNYAL BY DJAILI AMADOU AMAL
Abstract: The novel the impatient tells the story of three young women, Ramla, Hindou and Safira who find themselves at the heart of complex marriages without having given their consent. Ramla sees herself deprived of the suitor she is in love within order to marry a rich fifty-year-old who is her uncle’s choice. Hindou is forced to marry her cousin in order to correct a behavior whose escapades harm the family reputation; As for Safira, she is forced to live with the young Ramla as a co-wife to satisfy the whims of a husband who, a priori, lacks nothing. This novel by Djaili Amadou Amal links three destinies, three women, three powerless female characters reduced to silence in the face of the crushing weight of paternal authority supported by tradition.
Keywords: marriage, resignation, violence, polygamy, munyal…
Résumé : La langue, quelle que soit la société qui la parle, a toujours été considérée comme vecteur de culture ou de préservation de l’identité de ses locuteurs. Dans les langues africaines, le recours aux euphémismes, aux idiomes et autres expressions imagées est très présent, et les termes choisis pour nommer les choses ou les êtres obéissent à une certaine logique qui traduit l’imaginaire immatérielle de ces sociétés. Le présent article se pose en plaidoyer et analyse des termes dit « sexistes » dans les langues parlées au Gabon. En effet, on observe un conflit entre les processus d’institutionnalisation du féminisme et de transformation de la cause des femmes africaines qui se heurtent aux valeurs traditionnelles africaines pouvant se positionner en garde-fou ou en prisons dorées. Le dictionnaire étant l’un des dépositaires du vécu d’une société au travers de la (des) langue(s) de traitement, nous nous proposons donc d’analyser des lemmes qui traduisent la représentation du féminin dans les langues Gabonaises. Les données que nous avons utilisées pour la rédaction de cet article sont d’ordre quantitatif et proviennent de deux ouvrages de référence bilingues ayant chacun le français et une langue gabonaise comme langue de traitement. Il s’agit de deux dictionnaires généraux, à savoir le Dictionnaire Français-Omyènè/ Omyènè-Français de Raponda-Walker (2010) et le Dictionnaire Yilumbu- Français de Mavoungou et Plumel (2012). Partant de l’examen de la microstructure desdits dictionnaires, il a été possible de démontrer que les lemmes à l’étude, permettent de mettre en évidence des unités lexicales significatives de la représentation du féminin dans la vision du monde des société omyènè, et yilumbu.
Mots-clés : langues gabonaises, lemmes, genre, vision du monde, société
GENDER ISSUES IN GABONESE DICTIONARIES
Abstract : Regardless of the society that uses it, language has always been considered a vector of culture or preservation of the identity of its speakers. In African languages, the use of euphemisms, idiomatic expressions is very present, and the words chosen to name things or beings obey to a certain logic that reflects the immaterial conception of these societies. The present article is a plea, and it analyses lexical items in Gabonese languages that are considered “sexist”. Indeed, at a time when processes of institutionalizing feminism and transforming the cause of African women clash with traditional values, the question is whether the latter pose themselves as a safeguard or a golden prison? Because a dictionary is one the of repository of the experience of any society, my paper proposes to analyze lemmas that translate the feminine representation in the Gabonese languages. The data I used are quantitative and come from two bilingual reference works, each having French and a Gabonese language as treated language, namely, the Dictionnaire Français-Omyènè/ Omyènè-Français of Raponda-Walker (2010) and the Dictionnaire Yilumbu- Français of Mavoungou et Plumel (2012). Based on the examination of the microstructure of the above dictionaries, it was possible to demonstrate that the lemmas under study, highlight significant lexical units of the representation of the feminine in the world view of the Omyènè, and Yilumbu soieties.
Keywords : gabonese language, lemmas, gender , word view, society.
Résumé : S’interroger sur l’« anamorphose de la figure féminine des mythes et légendes dans les chansons de Pierre Akendengue » revient, d’une certaine manière, à procéder à une approche mythocritique fondée sur les représentations historiques, religieuses et culturelles de la femme. En prenant appui sur une sélection de chansons abordant la question de la femme ou de l’amour, il s’agira de remonter aux sources de l’archétype de la matriarche dépositaire des pouvoirs et des savoirs ancestraux et/ou de la guerrière amazone à l’image de « Mam’Ambourouet », « Sarraounia », etc. La mythanalyse durandienne permettra en effet de démontrer comment les représentations « patentes » et « latentes » (G. Durand : 1992) du mythe de la Femme-Terre-Mère (Afrique) se dévoilent sous l’effet d’un jeu d’illusions d’optique qui projette de nouvelles images couvrant la femme d’un voile mystérieux. Tout en conservant ainsi leur force symbolique et leur musicalité, les textes chantés dégagent désormais une vision romantique et quasi-divine de la femme aimée (« Nkéré », « Ndandaye », « Edidi », etc.), du mythème de la femme fatale ou de la mère protectrice – symbole d’amour et de paix (« Mama », « Intyayi S’Arende », …). En réalité, la saisie, par l’auteur-compositeur gabonais, des variations ontologiques et symboliques du mythe féminin participe de l’éclosion de la figure du poète et, partant, de la construction du mythe personnel de l’artiste.
Mots- clés : anamorphose, mythes, légendes, mythocritique, mythanalyse.
ANAMORPHOSIS OF THE FEMALE FIGURE IN MYTHS AND LEGENDS IN THE SUNG TEXTS OF PIERRE AKENDENGUE
Abstract : To examine the “anamorphosis of the female figure of myth and legend in the songs of Pierre Akendengue” is to take a mythocritical approach based on historical, religious and cultural representations of women. Drawing on a selection of songs dealing with women or love, the aim is to trace the origins of the archetype of the matriarch as repository of ancestral powers and knowledge, and/or of the Amazon warrior in the image of “Mam’Ambourouet”, “Sarraounia”, and so on. Across the durandian mythoanalysis, we will demonstrate how “patent” and “latent” representations (G. Durand : 1992) of the myth of the Mother-Earth-Woman (Africa) are revealed through an interplay of optical illusions that project new images covering the woman in a mysterious veil. While retaining their symbolic force and musicality, the lyrics now convey a romantic, quasi-divine vision of the beloved woman (“Nkéré”, “Ndandaye”, “Edidi”, etc.), the myth of the femme fatale or protective mother – symbol of love and peace (“Mama”, “Intyayi S’Arende”, etc.). In fact, the Gabonese songwriter’s grasp of the ontological and symbolic variations of the feminine myth contributes to the emergence of the figure of the poet and, consequently, to the construction of the artist’s personal myth.
Keywords: anamorphosis, myths, legends, mythocriticism, mythanalysis.
Résumé : Cette réflexion pose le postulat d’une représentation monographique du féminin dans les arts au Burkina Faso. En effet, l’objectif principal de cette étude est de répertorier, les femmes qui pratiquent les arts du spectacle au Burkina Faso d’une part, et d’autre part, d’analyser leur représentation dans les arts. L’image qu’on avait et qu’on se faisait de la représentation du féminin dans les arts a beaucoup évolué et il serait de bon aloi de se pencher sur cette problématique de l’image qu’on pourrait se faire de ces dernières au Burkina Faso. Quant à la méthodologie, elle s’articule autour d’une recherche documentaire et une enquête sociologique auprès des femmes qui pratiquent les arts du spectacle. Les résultats de l’enquête nous ont permis d’analyser la représentation du féminin dans les arts au Burkina Faso. De l’analyse, il ressort que les femmes sont de plus en plus représentées dans les arts au Burkina Faso.
Mots clés : représentation, féminin, arts, image, Burkina Faso.
MONOGRAPH AND REPRESENTATION OF WOMEN IN THE PERFORMING ARTS IN BURKINA FASO
Abstract : This reflection poses the postulate of a monographic representation of the feminine in the arts in Burkina Faso. Indeed, the main objective of this study is to list the women who practice the performing arts in Burkina Faso on the one hand, and on the other hand, to analyze their representation in the arts. The image that we had and that we had of the representation of the feminine in the arts has evolved a lot and it would be good to look into this problem of the image that we could have of the latter in Burkina Faso. As for the methodology, it revolves around documentary research and a sociological survey of women who practice the performing arts. The results of the survey allowed us to analyze the representation of women in the arts in Burkina Faso. From the analysis, it appears that women are increasingly represented in the arts in Burkina Faso.
Keywords: representation, feminine, arts, image, Burkina Faso.
Résumé : En entamant cette étude, l’objectif était de montrer la correspondance entre le personnage féminin du théâtre et le sujet féminin historique. Il ressort de cette réflexion que la construction du féminin dans le théâtre gabonais entretient des liens avec la réalité sociopolitique de la société de référence. Et à partir de certains éléments sémiologiques comme l’action dramatique et la fonction poétique du personnage, nous relevons deux principaux types de femme à savoir la victime et la femme de pouvoir dont l’image intermédiaire est celle de la victime résiliente qui œuvre pour une reconstruction intérieure. À travers les traits caractéristiques ou les motifs représentatifs (silence, travestissement et savoir) de cette dynamique du personnage féminin, il est aisé de voir que des trois images, seules celles la victime résiliente et la femme de pouvoir sont porteuses d’un changement. De fait, la portée de leur action ou leur discours ne vise pas la déconstruction de l’image de l’homme mais propose une négociation des rapports sociaux des sexes où l’homme et la femme conjuguent leur force en vue de la construction d’un nouveau monde, épuré de tout acte discriminatoire.
Mots clés : dynamique, femme, idéologie, personnage, pouvoir, théâtre gabonais, victime.
DYNAMIC OF THE FEMALE CHARACTER IN THE IMAGINATION OF GABONESE PLAYWRIGHTS
Abstract : In beginning this study, the objective was to show the correspondence between the female character of the theater and historical female subject. It emerges from this reflection that the construction of the feminine in Gabonese theater maintains links with the socio-political reality of the society of reference. And from certain semiological elements such as the dramatic action and the poetic function of the character, we identify two main types of woman, namely the victim and the woman of power whose intermediate image is that of the resilient victim who works for a interior reconstruction. Through the characteristic features or representative motifs (silence, cross-dressing and knowledge) of this dynamic of the female character, it’s easy to see that of the three images, only those of the resilient victim and the woman of power carry change. In fact, the scope of their action or their speech does not aim at the deconstruction of the image of man but proposes a negotiation of the social relations of the sexe where man and woman combine their strength with a view to the construction of a new world, cleansed of any discriminatory act.
Keywords : character, dynamic, gabonese theater, ideology, power, victim, women.
Résumé : Au théâtre, le corps représente un élément clé de la dramaturgie puisqu’il donne vie aux mots. De par sa dimension figurative, on peut le percevoir comme un espace d’expression des rapports humains. De nombreuses pièces africaines de la nouvelle génération mettent en scène des figures féminines, plus précisément des corps féminins comme des lieux de tension. Aussi serait-il intéressant de questionner les diverses représentations du féminin à travers la théâtralisation de ces corps. Quelles images du féminin se dégagent de cette esthétique du corps ? Une lecture immanente de quelques pièces du répertoire théâtral africain francophone de la nouvelle génération, appuyée de la mythocritique et de la mythopoétique, montre que le dire dramatique sur ces corps comme spatialité physique et psychique participe de la déconstruction des stéréotypes sur le féminin. Dans l’univers tragique du monde contemporain, cette poétique inscrit ces corps comme des lieux de déconstruction et de (re) construction identitaire. En somme, la création tout comme la reprise de figures archétypales sur la beauté féminine ou la violence subie par les femmes sont une remise en cause de l’idéologie machiste.
Mots-clés : corps, féminin, mythe, théâtre, Afrique francophone.
BODIES AND REPRESENTATIONS OF THE FEMININE IN THE FRENCH-SPEAKING AFRICAN THEATER OF THE NEW GENERATION
Abstract: In the theater, the body represents a key element of dramaturgy since it brings words to life. Due to its figurative dimension, we can perceive it as a space for expressing human relationships. Many African plays of the new generation feature female figures, more precisely female bodies as places of tension. It would also be interesting to question the various representations of the feminine through the theatricalization of these bodies. What images of the feminine emerge from this aesthetic of the body? An immanent reading of a few pieces from the French-speaking African theatrical repertoire of the new generation, supported by mythocriticism and mythopoetics, shows that dramatic talk about these bodies as physical and psychic spatiality contributes to the deconstruction of stereotypes about the feminine. In the tragic universe of the contemporary world, this poetics inscribes these bodies as places of deconstruction and (re)construction of identity. In short, the creation as well as the resumption of archetypal figures on feminine beauty or the violence suffered by women are a challenge to macho ideology.
Keywords : body, feminine, myth, theater, francophone Africa.
Résumé : Le concept de représentation trouve son expression dans divers domaines, des arts aux sciences humaines. En lien avec l’idée d'”absence” selon Carlo GINZBURG (1991), la représentation parvient à évoquer ce qui est absent en utilisant des substituts, créant ainsi une présence symbolique ou allusive pour donner forme à des éléments qui ne sont pas physiquement présents. Dans cette perspective, la représentation du féminin se révèle être une transformation subtile d’une réalité complexe, fusionnant des dimensions physiologiques, sociologiques, anthropologiques et historiques. Elle prend forme à travers des substituts fictifs tels qu’icônes, signe ou symboles. Selon PEIRCE (1978), la représentation est fondamentale dans le processus de communication. Elle engendre une relation triadique entre les éléments constituants du signe (representamen, objet et interprétant). Tout signe, lui-même représentaman, agit comme un médiateur entre l’objet et l’interprétant, ouvrant ainsi la voie à une communication tangible de ce qui pourrait autrement difficile à exprimer visuellement. Martine JOLY (2009) affirme que le signe ne trouve sa signification que lorsque quelqu’un lui attribue un sens, d’où le rôle central du spectateur dans le processus de création et d’interprétation. La déesse TANIT, dans la civilisation carthaginoise, illustre cette dynamique. TANIT, vénérée en tant que “dame de Carthage”, revêtait une importance significative dans cette culture, symbolisant la fertilité, la maternité et, soulignant également son rôle protecteur et bienveillant. Ce symbole s’est enraciné comme une icône emblématique au cœur de l’activité culturelle de notre pays, participant activement aux événements festivaliers de Carthage. Il incarne une manifestation intrinsèque de l’identité créatrice féminine, qui se dévoile au travers de l’histoire et de la culture de cette cité antique. Sa présence au sein des festivals, notamment les prestigieuses Journées Cinématographiques de Carthage et les Journées Théâtrales de Carthage, en fait une figure centrale dans la communication visuelle des événements. Ainsi, cette recherche se penche, à travers une méthode inductive, sur l’adoption de cette icône en invitant à une réflexion sémiologique sur le système des signes qui identifie la féminité dans la société et les arts. Nous nous interrogeons sur les relations qu’entretient cette icône dans notre contexte culturel, nourrissant ainsi une exploration captivante des multiples dimensions de la “représentation du féminin” à travers l’histoire et la contemporanéité.
Mots clés : représentation du féminin, Tanit, arts, culture, histoire, patrimoine
TANIT, AN ARTISTIC, HISTORICAL AND HERITAGE REPRESENTATION
Abstract : The concept of representation finds its expression across various domains, from the arts to the humanities. In line with the notion of “absence” as posited by Carlo GINZBURG (1991), representation manages to evoke what is missing by employing substitutes, thus creating a symbolic or allusive presence to give shape to elements that are not physically present. From this perspective, the representation of the feminine reveals itself as a subtle transformation of a complex reality, merging physiological, sociological, anthropological, and historical dimensions. It takes form through fictive substitutes such as icons, signs, or symbols. According to Peirce (1978), representation is fundamental in the process of communication. It engenders a triadic relationship among the constituent elements of the sign (representamen, object, and interpretant). Each sign, as a representamen itself, acts as a mediator between the object and the interpretant, thus paving the way for tangible communication of what would otherwise be challenging to express visually. The goddess TANIT, within the Carthaginian civilization, exemplifies this dynamic. TANIT, venerated as the “Lady of Carthage,” held significant importance in this culture, symbolizing fertility, maternity, and emphasizing her protective and benevolent role. This symbol has entrenched itself as an iconic figure at the heart of our country’s cultural activities, actively participating in the Carthage festival events. It embodies an intrinsic manifestation of the feminine creative identity, unveiled through the history and culture of this ancient city. Its presence within festivals, notably the prestigious Carthage Film Festival and the Carthage Theatre Days, makes it a central figure in the visual communication of these events. Thus, this research delves into the adoption of this icon through an inductive method, inviting a semiotic reflection on the system of signs identifying femininity in society and the arts. We ponder the relationships that this icon maintains in our cultural context, thus fueling a captivating exploration of the multiple dimensions of the “representation of the feminine” across history and contemporaneity.
Keywords: feminine representation, Tanit, arts, culture, history, heritage.